Il est des rendez-vous que le pape François ne raterait pour rien au monde. La journée mondiale des pauvres qu’il a lui-même institué en 2017 en fait partie. Pour la huitième édition, ce dimanche 17 novembre, François a présidé la messe dans la basilique Saint-Pierre à 10 heures. Avant de se rendre dans la salle Paul VI, au Vatican, où il a déjeuné avec 1.300 personnes démunies. Fidèle à lui-même le Pape, d’une grande simplicité, a tenu à partager un temps convivial et fraternel avec "ses frères" les pauvres. Organisé par le dicastère pour le Service de la charité, le déjeuner a été offert cette année par la Croix-Rouge italienne et animé par sa Fanfare nationale. À la fin du repas, chaque personne a reçu un sac à dos offert par les pères vincentiens (congrégation de la Mission), contenant de la nourriture et des produits d'hygiène personnelle.
"Nous voyons l’injustice qui provoque la souffrance des pauvres grandir autour de nous, mais nous adoptons la résignation habituelle de ceux qui, par confort ou par paresse, pensent que ‘ainsi va le monde’ et que ‘je ne peux rien y faire’", a dénoncé le pape François dans son homélie. François a ensuite vivement interpellé les catholiques en les appelant à ne pas réduire leur foi à une "dévotion inoffensive qui ne dérange pas les puissances de ce monde et ne génère pas d’engagement concret dans la charité". Contre la résignation et le désespoir, le Pape a exhorté les chrétiens à identifier ce qu’ils peuvent accomplir au quotidien. Il a invité à agir "par nos modes de vie, par notre attention et nos soins pour l’environnement dans lequel nous vivons, par notre recherche tenace de justice, par le partage de nos biens avec les plus pauvres, par notre engagement social et politique pour améliorer la réalité qui nous entoure". Et François de lancer : "Demandons-nous aujourd’hui : ‘Est-ce que je détourne le regard face à la pauvreté, aux nécessités et à la douleur des autres ?’", a-t-il interrogé, invitant chacun à un examen de conscience.
"La prière des pauvres monte vers Dieu"
En amont de cette journée, le dispensaire Madre di Misericordia, structure vaticane qui assiste les sans-abri vivant aux alentours de la place Saint-Pierre, a ouvert toute la semaine un service gratuit de garde médicale, de vaccination contre la grippe, d’analyses de sang, de prélèvements et de pansements. Des médecins volontaires de 18 spécialités ont participé à cette initiative. Par ailleurs, comme c’est le cas depuis plusieurs années, le dicastère pour l’Évangélisation doit payer des factures d’électricité et de gaz de familles romaines défavorisées.