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L’influence grandissante des groupes islamistes au Bangladesh pourrait bien, à terme, faire disparaître la petite communauté chrétienne du pays, à peine 0,6% d'une population très majoritairement musulmane (90%). Dans ce pays d'Asie du sud, les chrétiens ont souvent du mal à trouver du travail, les projets de construction d’églises sont retardés et l’avenir des écoles catholiques est menacé, confirme une source de l’Église locale qui a souhaité rester anonyme pour des raisons de sécurité. Auprès de l’Aide à l’Église en détresse (AED), cette source a déploré que la liberté religieuse – bien que garantie par la constitution – ne soit pas respectée et que "le parti fondamentaliste Jamaat-e-Islami", qui a des liens avec le gouvernement, "veut que l’Islam soit la seule religion au Bangladesh."
"La liste des jours fériés a récemment été modifiée et davantage de fêtes islamiques sont devenues des jours fériés nationaux", illustre-t-elle. "Les chrétiens réclament au moins un jour pour Pâques, qui n’est même pas considéré comme un jour férié : à Pâques, les gens doivent aller travailler et les élèves et les étudiants doivent passer des examens. Ils ne peuvent donc pas assister à la messe et aux autres célébrations." Elle explique par ailleurs que les chrétiens ne peuvent pas non plus trouver d’emploi dans certaines parties du pays, et que "les autorités nous rendent également difficile la construction de nouvelles chapelles", ne délivrant pas les autorisations à temps.
Des écoles attaquées
Le contact de l’AED a déclaré que des écoles et des universités catholiques ont également été ciblées : une foule "contrôlée par Jamaat-e-Islami" a incendié une école, et des foules du même genre exercent une pression croissante sur les institutions catholiques pour qu’elles remplacent les responsables. Et d’ajouter : "Leur objectif est de prendre en charge l’administration de l’école. Ils exigent un code vestimentaire islamique – le hijab pour les filles et le "ṭopi" pour couvrir la tête des garçons. Ils essaient de prendre le contrôle du comité de gestion de l’école ainsi que le contrôle des finances et de tout le reste."
"Ils disent aux écoles qu’ils ne veulent pas un certain prêtre, ou cette religieuse, ou tel enseignant", reprend-il. "Dans plusieurs écoles, nos administrateurs religieux ont été contraints de démissionner. Dans une école, deux sœurs ont été obligées à se retirer. Dans une université, un prêtre a été forcé de s’en aller." La source souligne que l’Église a mis en place un comité interreligieux composé d’experts juridiques et d’autres leaders, qui ont joué un rôle clé dans l'aide apportée aux communautés chrétiennes pour "maintenir une situation pacifique" et "demander justice".