Depuis sainte Marguerite Alacoque, choisie par Jésus pour propager le culte à Son Cœur sacré, d’autres saints ont fait acte de dévotion à l’égard du Sacré-Cœur. Thérèse de Lisieux disait : "Au Cœur Divin, débordant de tendresse, j’ai tout donné…" De son côté, le Curé d’Ars estimait que "le sacerdoce, c’est l’amour du Cœur de Jésus". Et Charles de Foucauld a même créé au début du XXe siècle une nouvelle confrérie sous le nom de d’"Union des Frères et Sœurs du Sacré-Cœur de Jésus".
Le pape François a tout récemment consacré une encyclique à la spiritualité du Sacré-Cœur, publiée le 24 octobre dernier. Dans Dilexit nos, il souligne toute l'actualité, la beauté et la force d'un culte qu'on a pu trouver démodé et souvent associé à une esthétique "sulpicienne" plus vraiment à la mode de nos jours. Une bonne nouvelle pour les fidèles qui vouent déjà depuis longtemps un culte au Sacré-Cœur et ne cessent de répandre Son amour autour d’eux.
Plonger dans le cœur de Jésus
Bien qu’il ait découvert la dévotion au Sacré-Cœur en 1986, la réalité du cœur de Jésus parle davantage à Gonzague depuis qu’il a vécu un infarctus il y a six ans. "Je connais très bien le rôle du cœur dans notre corps et c’est sacrément bien quand il bat !", sourit ce quinquagénaire. Aujourd’hui quasiment tous les jours dans sa prière, il demande à Dieu la grâce de vivre l’expérience de sainte Marguerite pour plonger comme elle dans le cœur du Christ. "Les dimensions de son cœur sont insondables ! Il me fascine et me donne envie", confie-t-il à Aleteia. Comme le Curé d'Ars, qui disait que la contemplation est un regard de foi fixé sur Jésus : "Je le regarde et il me regarde", il cultive sa relation de cœur à cœur avec le Seigneur.
Une ouverture du cœur envers Jésus qu’il a aussi inculquée avec son épouse à ses cinq enfants. "Ils ont baigné dans cette dévotion, dès tout petits, ils dessinaient naturellement à la messe ce cœur ardent, entouré de flammes et arborant une croix", se souvient-il. Aujourd’hui, avec ses enfants âgés de 23 à 13 ans, il s’apprête à vivre l’intronisation du Sacré-Cœur à la maison. "Vingt ans après la découverte du Sacré-Cœur, nous allons enfin la faire cette année à Noël lorsque toute notre famille et belle-famille seront présentes", confie Gonzague, qui a à cœur de partager ce moment fort en famille.
Faire rayonner le Sacré-Coeur
Un moment fort vécu en famille autour du Sacré-Cœur, c’est l’expérience dont Steven et Sabrina Gunnell se souviendront toute leur vie. Lui, il n’avait jamais eu de véritable attachement au Cœur de Jésus. Elle, elle a découvert le sanctuaire du Sacré-Cœur de Paray-Le-Monial à l’âge de 21 ans grâce à un ami. Mais il a fallu attendre août 2023 pour que le Cœur de Jésus commence réellement à battre dans leur cœur à eux. Pendant le festival marial des familles de Notre-Dame du Laus, auquel ils ont participé avec leurs enfants, ils se sont consacrés au Sacré-Cœur de Jésus. Depuis, comme le confient les Gunnell à Aleteia, ce Cœur les poursuit partout au point que les deux réalisateurs ont décidé de lui dédier un film qui devrait voir le jour dans des centaines de cinémas français en octobre 2025. Mais le rapport de Sabrina et de Steven au Sacré-Cœur ne s’arrête pas là. "On fait partie de la Garde d’honneur du Sacré-Cœur", annonce fièrement Sabrina. Tous les jours à 15h, ils offrent une heure en réparation au Sacré-Cœur de Jésus. La prière est toute simple :
Seigneur Jésus, présent au tabernacle, je t’offre cette heure, avec toutes mes actions, mes joies et mes peines, pour glorifier ton Cœur par ce témoignage d’amour et de réparation. Puisse cette offrande profiter à mes frères et sœurs et faire de moi un instrument de ton dessein d’amour. Avec Toi, pour Toi et en Toi, pour eux, je me sanctifie, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés en vérité. Cœur Sacré de Jésus ; que ton règne vienne !
"Une prière que nous disons sans arrêter de faire ce qu’on fait : passer du temps avec les enfants, faire la vaisselle ou le ménage, être sur un tournage…", confie Sabrina, qui affirme que le Sacré-Cœur est aussi le ciment de son couple avec Steven. "Avant que nous ne soyons consacrés au Sacré-Cœur de Jésus et que nous ayons cette dévotion, le Seigneur avait une dévotion pour nous car il nous a aimés en premier", ajoute Steven.
Apprendre à aimer les autres
La découverte du Sacré-Cœur de Jésus a aussi changé la vie de Guillaume. "Cette relation personnelle avec le Seigneur n’est pas que l’application de prières nourries par la fréquentation des sacrements, il s’agit aussi d’une relation qui nous ouvre aux autres. Chaque personne autour de nous en est bénéficiaire", explique-t-il à Aleteia. C’est d’ailleurs grâce à une personne chère à son épouse Christine que le Sacré-Cœur est entré dans leur vie. "Ma grand-mère avait dans son appartement un petit écriteau "Je bénirai moi-même les maisons où l’image de mon Sacré-Cœur sera exposée et honorée". À son décès, nous l’avons récupéré et installé dans notre coin prière." Quelque temps après, le couple a rejoint la communauté de l'Emmanuel et est parti à Paray-le-Monial pour prendre part à la mission de l’école de l’évangélisation. "À ce moment, nous étions aux équipes Notre-Dame depuis 10 ans et avions besoin de changer un peu", se souvient Christine, assurant qu’à aucun moment ils n’auraient cru quitter Bordeaux pour partir s’installer dans le sud de la Bourgogne. Mais ils ont décidé d'ouvrir leur cœur à la réponse du Seigneur à leur prière.
L’amour c’est tout simple, il n’y a pas besoin d’avoir un bac +5 pour être aimé.
Responsable de l’adoration perpétuelle au sanctuaire, ils se nourrissent de la présence du Sacré-Cœur. "Prier le Sacré-Cœur nous familiarise avec le sacrement de réconciliation. C’est même une source jaillissant d’amour et de réconfort. C’est le lieu de vérité et de renaissance. C’est là où on retrouve notre dignité d’être aimé tel qu’on est", estime Guillaume. Mais cette relation avec le Sacré-Cœur se cultive aussi, selon le couple, par le regard que l’on pose sur les autres. Témoins de l’amour du Seigneur, ils estiment que beaucoup de gens ne s’imaginent pas à quel point ils sont aimés de Dieu. "L’amour c’est tout simple, il n’y a pas besoin d’avoir un bac+5 pour être aimé", déclaré Guillaume, qui espère que la récente encyclique du pape François va faire rayonner le message sur le Sacré-Cœur afin que tout le monde puisse se sentir concerné par cet amour du Christ.
Ouvrir son cœur
Pour Gonzague, Steven, Sabrina comme pour Guillaume et Christine, vouer un culte au Sacré-Cœur de Jésus, c’est ouvrir son propre cœur à l’immense amour du Christ et de le partager avec les autres. C’est se sentir aimé et faire rayonner cet amour. C’est enfin une contemplation qui remplit la vie de paix, de sécurité et de résolution. Et une fois que l’on prend conscience de cela, on comprend mieux que cette dévotion est loin d’être démodée puisque le Christ est la source de tout amour et Il n’a jamais cessé de nous aimer.