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Depuis longtemps, des historiens de l’art se questionnent sur l’authenticité de l’œuvre intitulée La Vierge à la Rose, attribuée à Raphaël et réalisée entre 1518 et 1520. Cette huile sur toile, exposée au musée du Prado à Madrid, représente la Vierge Marie tenant l’Enfant Jésus, avec le jeune Jean-Baptiste à gauche et saint Joseph en arrière-plan, ainsi qu’une rose posée près du pied de Jésus. Si certains experts estiment que ce chef-d’œuvre est bel est bien l'œuvre de Raphaël, d’autres sont plus sceptiques, relevant quelques incohérences stylistiques dans le tableau. Une étude publiée ces derniers mois suggère en effet que l’une des figures de ce tableau pourrait bien ne pas être de la main du célèbre artiste de la Renaissance.
Une équipe dirigée par le professeur Hassan Ugail, expert en informatique visuelle à l’Université de Bradford au Royaume-Uni, a utilisé un algorithme d’IA pour étudier cette œuvre en profondeur. Ce programme, formé à partir de 49 œuvres confirmées de Raphaël, est capable de reconnaître le style du maître de manière très détaillée, analysant « les coups de pinceau, la palette de couleurs, les ombres et chaque aspect de l’œuvre », comme l’a expliqué le professeur Ungail dans un communiqué de presse. « L’ordinateur voit beaucoup plus profondément que l’œil humain, jusqu’à un niveau microscopique. »
Ce programme pour distinguer les touches de l’artiste a une précision de 98 %, et a confirmé que les figures de la Vierge, de Jésus et de saint Jean-Baptiste correspondent parfaitement au style de Raphaël. Cependant, il a révélé des incohérences stylistiques dans la représentation de saint Joseph, montrant que celui-ci n’a pas été peint par Raphaël, mais probablement par un assistant ou un élève de l’artiste.
Jusqu’à présent, la théorie la plus acceptée suggérait que la partie inférieure du tableau, où se trouve la rose, avait été ajoutée ultérieurement par l'un des assistants de Raphaël. Toutefois, cette nouvelle étude alimentée par l’IA a démontré le contraire, en affirmant que la rose est bien l’œuvre de Raphaël, alors que la figure de saint Joseph, au contraire, a été signalée comme incompatible avec le style du maître. Tout en reconnaissant que l’intelligence artificielle ne peut pas remplacer « l’œil humain » des experts pour évaluer la provenance, les pigments ou encore l’état de l’œuvre, le professeur Ungail a affirmé que « ce type de logiciel peut être utilisé comme un outil pour faciliter le processus d’authentification ».