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Les églises ne sont pas d’abord des édifices culturels, construits pour la beauté de la geste architecturale, mais le lieu de rassemblement du peuple de Dieu autour du Christ rendu présent par l’actualisation du Mystère pascal. Dans cette ligne, « l’autel, où le sacrifice de la croix est rendu présent sous les signes sacramentels » est « le centre de l’action de grâce qui s’accomplit pleinement par l’eucharistie » rappelle le Cérémonial pour les évêques (§918). Pour les chrétiens, l’autel est en effet symbole du Christ prêtre, autel et victime : il s’offre au Père, il est le rocher du côté duquel jaillissent les sacrements de l’Église, il est la victime, agneau sans tâche et rédempteur. L’importance de la « table du Seigneur » est manifestée par sa dédicace, rite propre de consécration pour les églises, et l’autel en particulier.
Après son entrée solennelle dans Notre-Dame pour chanter les vêpres avec les chanoines le 7 décembre, Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, dédicacera donc le nouvel autel dès le lendemain, pour y présider la messe du 2e dimanche de l’Avent. Pour une telle consécration, c’est l’évêque qui doit officier. Au début de la messe, celui-ci asperge l’assemblée d’eau bénite mais aussi l’autel pour le « laver » symboliquement. Mais l’essentiel du rite se déroule après le Credo et juste avant que la liturgie eucharistique ne soit célébrée sur la table.
Des reliques d’un saint ?
Le Missel romain mentionne qu’il est « opportun de garder l´usage de déposer sous l'autel à dédicacer des reliques de saints, même non-martyrs » (§302), mais la chose n’est pas obligatoire. Dans le cas précis du nouvel autel de Notre-Dame de Paris, la chose n’a pas encore été révélée et si c’était le cas, les reliques seraient déposées sous l’autel avant la consécration, pour signifier que le culte rendu à Dieu se fait au cœur de la communion des saints.
Le jour de la dédicace, la prière universelle est remplacée par la litanie des saints, puis l’évêque chante une longue prière : « Nous t’exaltons, Seigneur, et nous te bénissons, toi qui as voulu, dans un admirable dessein de ton amour, que le mystère de cet autel, préfiguré jadis de diverses manières, trouve son accomplissement dans le Christ » commence-t-il avant d’évoquer la tradition biblique des autels et d’appeler la bénédiction de Dieu puis de conclure en demandant que l’autel soit « le centre de notre louange et de notre action de grâce jusqu’au jour où nous parviendrons, exultant de joie, dans les demeures du ciel, là où nous t’offrirons sans fin le sacrifice de louange avec le Christ, souverain Prêtre et vivant Autel, lui qui règne avec toi et le Saint Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. »
Un grémial pour l’onction
Ayant retiré sa chasuble pour mettre un grémial (sorte de tablier), le célébrant procède ensuite à l’onction de l’autel avec le saint-chrême consacré lors de la messe Chrismale, symbole de « la pénétration de l’Esprit-saint » (Dictionnaire de la liturgie de dom R. Le Gall). Le rituel précise que l’évêque « répand le saint-chrême au milieu de l’autel et aux quatre angles » et même « sur toute la table », au son du psaume 44, qui chante « Oui, Dieu, ton Dieu t'a consacré d'une onction de joie, comme aucun de tes semblables ; la myrrhe et l'aloès parfument ton vêtement. Des palais d'ivoire, la musique t'enchante » (vv. 8-9).
Toujours accompagné de la parole du psalmiste, « Que ma prière, devant toi s’élève comme un encens » (Ps 140, 2), l’évêque fait ensuite brûler des grains d’encens sur les angles de l’autel pour rendre présente la prière d’action de grâce qui s’élève et s’élèvera de l’autel pendant la liturgie. La messe se poursuit ensuite normalement, mais la prière sur les offrandes et la préface rappellent le sens de la dédicace. « Seigneur notre Dieu, nous t’en prions : que ton Esprit-saint descende sur cet autel, qu’il sanctifie les offrandes de ton peuple et purifie le cœur de ceux qui vont y communier » dit l’une, quand la seconde proclame : « Ici se trouve, en vérité, le lieu très haut où, sous le signe du sacrement, le sacrifice du Christ continue d’être offert, où la parfaite louange t’es rendue, où se déploie notre rédemption […]. Ici les fidèles puisent ton Esprit aux flots jaillissant du Christ, le rocher spirituel, par qui eux-mêmes deviennent une offrande sainte et un autel vivant. »