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Face à la précarité étudiante, les foodtrucks de l’Ordre de Malte France

Le foodtruck de l'Ordre de Malte France sur le site de l’université Paris-Saclay à Bures-sur-Yvette (Essonne).

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Cécile Séveirac - publié le 05/11/24
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Face à la précarité étudiante, amplifiée par la crise sanitaire de 2019, l’Ordre de Malte France a déployé deux foodtrucks solidaires sur des sites universitaires parisiens afin d’aller à la rencontre des étudiants et jeunes actifs. Les bénévoles y distribuent des repas chauds et équilibrés, et partagent avec eux un moment de convivialité.

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“Bonsoir, comment peut-on vous faire plaisir ?” Marguerite sourit à un étudiant qui s’est avancé timidement et parcourt du regard les provisions exposées sur le comptoir du camion-restaurant. À ses côtés, deux autres bénévoles énumèrent les produits en réserve : du flan, des “pompotes”, du poulet avec des pâtes, des yaourts… Au cœur de la résidence universitaire Élina à Vanves (Hauts-de-Seine), le rendez-vous est toujours le même : tous les mardis, dès 20h, l’Ordre de Malte France organise une tournée avec sa camionnette aménagée pour faire réchauffer des plats et proposer gratuitement aux étudiants en situation de précarité des repas équilibrés. “Nous fournissons un menu complet entrée-plat–fromage-dessert”, explique à Aleteia Marguerite, co-responsable des tournées foodtruck depuis un an. Dans le camion estampillé “à la table de Malte”, deux micro-ondes sont installés pour réchauffer les plats, avec un équipement complet en vaisselle, bouilloire et frigo.

Food-truck de l'ordre de Malte France

L’objectif de l’Ordre de Malte France : se concentrer sur la précarité étudiante, qui ne cesse d’augmenter, relève Nicolas Ruelle, délégué de l’Ordre de Malte France dans l’Essonne et responsable du foodtruck pour l’université Paris-Saclay à Bures-sur-Yvette (Essonne). “Entre le Covid qui a fait perdre beaucoup d’emplois et l’inflation grandissante, nous avons constaté qu’il y avait un vrai besoin”, explique-t-il à Aleteia. En 2024, un quart des étudiants déclare ne pas avoir suffisamment d'argent pour couvrir leurs besoins de première nécessité et 20% rencontrent de grandes difficultés financières liées à l'inflation des prix des produits alimentaires depuis la crise sanitaire, selon l'Observatoire de la vie étudiante. La hausse des prix a un impact direct sur leur santé et leur bien-être, puisqu’un tiers d'entre eux saute “souvent” ou “de temps en temps” un repas par manque d'argent, soit en moyenne 3,5 repas par semaine, d’après une enquête réalisée par l'Ifop en 2023.

Food-truck de l'ordre de Malte France

“Ce sont des personnes qui n’ont pas accès aux protéines animales, aux légumes… L’idée est de s’assurer qu’au moins une fois par semaine, les étudiants ont un repas équilibré et chaud qui leur fournisse les apports nécessaires en nutriments, en protéines, etc”, complète Marguerite. En moyenne, une trentaine de personnes sont servies par l’Ordre de Malte France lors des tournées hebdomadaires à Vanves, et environ 60 pour l’université de Saclay qui prête également à l’association Caritas un bâtiment servant d’hébergement d’urgence pour des demandeurs d’asile, à qui profite aussi cette aide. Lancée en 2023, cette initiative est financée par la région Île-de-France, avec le soutien du rectorat et de la Direction régionale de l’habitat et du logement. Hugues-Antoine, 25 ans, assure sa première tournée à Vanves avec quatre autres bénévoles de son âge. Élève-avocat, le jeune homme voulait reprendre un engagement associatif après des études intenses. “Je trouvais ça important de donner de mon temps auprès de personnes qui en ont besoin”, témoigne-t-il. “Le fait de pouvoir s’inscrire à des tournées tout en choisissant un créneau qui colle à mon emploi du temps me permet d’être flexible tout en restant engagé.”

Casser la spirale précarité - isolement

Angèle repart tout sourire de son expédition. Chaussures enfilées à la hâte en sortant de sa chambre, elle est venue prendre deux repas chauds, et ne tarit pas d’éloges en évoquant l’Ordre de Malte France et ses bénévoles. La jeune femme, d’origine sénégalaise, travaille en France depuis 2016 en tant que comptable. Les repas proposés par l’Ordre de Malte France allègent considérablement le prix de son panier. “Je sais que le mardi, je peux compter sur les bénévoles pour récupérer au moins un dîner dans la semaine. Cela m’aide beaucoup. Et c’est aussi un bon moyen de créer du lien, d’échanger, surtout pour ceux qui n’ont pas de famille”, confie-t-elle. Car la précarité n’est pas le seul fléau auquel de nombreux étudiants sont confrontés. “Le deuxième ennemi, c’est l’isolement”, reprend Nicolas Ruelle. “Qui dit manque de moyens dit manque de possibilités pour sortir, voir du monde, sociabiliser. Quand ils sortent de cours, de nombreux étudiants ou jeunes actifs, surtout ceux arrivés récemment en France, se retrouvent cloîtrés dans leur chambre. La démarche de convivialité est très importante, et même essentielle.”

En partenariat avec l’Ordre de Malte France

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