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La belle histoire de Notre-Dame Reine de Palestine

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Sanctuaire de Deir Rafat.

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Valdemar de Vaux - publié le 24/10/24
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Le 25 octobre, le calendrier liturgique du Patriarcat latin de Jérusalem prévoit la fête de Notre-Dame Reine de Palestine, célébrée au sanctuaire de Deir Rafat chaque année le dernier week-end d’octobre. Cette année, c’est d’intercéder pour la paix pour la Terre sainte que les catholiques demanderont tout particulièrement à la Mère de Dieu.

Maria est vierge consacrée du Patriarcat latin de Jérusalem. Comme chaque année, en ce dernier week-end d’octobre, elle ira prier à Deir Rafat, "un lieu vraiment cher à mon cœur, dit-elle, un lieu de lumière et de Paix unique, caché dans la nature aux abords de cette région des collines ondulantes, au cœur de la Terre de Jésus." Situé dans une région appelée Shephelah, entre Jérusalem et Tel-Aviv, ce petit sanctuaire a été fondé et consacré, 1927 par le patriarche d’alors, Mgr Barlassina. Un lieu de pèlerinage pour les fidèles de ce qu’on appelle encore la Palestine et qui est un "petit troupeau". "Dans une Église riche en sanctuaires pour les fidèles du monde entier, celui-ci est le lieu où les chrétiens locaux viennent se retrouver ‘chez eux’", explique Maria.

Dans l’église, qui a une petite centaine d’années, on trouve un tableau de Notre-Dame, la main au-dessus d’une couronne. Elle est en effet invoquée ici comme "Reine". L’Église tout entière célèbre la Vierge Marie sous ce vocable, le 22 août, car la Mère de Dieu, mère du Roi par excellence, le Christ, reçoit cette royauté comme par rayonnement. En faisant d’elle leur reine, les fidèles veulent avant tout que le Sauveur lui-même soit le maître de leurs cœurs. Depuis le 7 octobre dernier, cette volonté se fait plus insistante, pour que le Prince de la Paix, né à quelques encablures, règne dans tous les cœurs.

L’an passé, seuls trois-cents pèlerins se sont retrouvés le dernier dimanche d’octobre dans le sanctuaire en présence du curé de Gaza. Ils sont habituellement trois mille. Le cardinal Pizzaballa, patriarche, avait donné le ton dans une lettre à ses fidèles : "Ce sanctuaire a été érigé pendant une autre période de guerre [les prémices de la première guerre israélo-arabe] et choisi comme lieu spécial pour prier pour la paix. En ces jours, nous consacrerons à nouveau notre Église et notre terre à la Reine de Palestine !" Cette année, samedi 26, peut-être rappellera-t-il comme l’an passé qu’il faut "prier pour ce salut : pour que cette situation se termine le plus vite possible, mais aussi pour pouvoir regarder ce que nous vivons maintenant avec les yeux d'une personne sauvée. Si vous êtes une personne sauvée, vous croyez encore en l'espoir. Le mot confiance n'est pas un mot vide de sens" ?

Espoir et confiance ne sont assurément pas les sentiments les plus répandus en Terre sainte aujourd’hui. Mais la prière peut être un moyen d’exprimer cette incompréhension. "Depuis que la guerre a éclaté, la liturgie est devenue un lieu vital où nous pouvons crier notre foi et intercéder avec force explique une religieuse habitant sur place. C’est une arme puissante devant un tel déferlement." Le sanctuaire accueille depuis une vingtaine d’année des sœurs de Bethléem, une congrégation d’origine française, qui permet de faire vivre le lieu toute l’année. Car, au-delà de la fête de "Notre-Dame de Palestine et de Terre sainte", nombreux sont ceux qui viennent ici se recueillir.

"Notre rôle principal comme chrétien est simplement d’être là, d’‘être présent avec’", expliquent les sœurs, qui voient passer chez elles toute la diversité de ceux qui peuplent la Terre sainte : "Deir Rafat devient de plus en plus un espace de rencontre entre les deux peuples juif et arabe ainsi que les trois religions juive, chrétienne et musulmane qui y trouvent un havre de paix." Avant d’entrer dans l’édifice, chacun passe sous la statue de la Vierge Marie qui surplombe les bâtiments, et les collines alentours. "D’une main étendue, elle bénit tous ses enfants et de l’autre elle garde tous ces événements en son cœur détaille une des religieuses. Son attitude nous enseigne comment traverser ces temps éprouvants."

Gaza est à 45 kilomètres. Ici, pourtant, "tous les chrétiens de la Terre sainte se rassemblent sous le manteau protecteur de leur Mère". Ailleurs aussi : depuis 1994, Notre-Dame de Palestine est la patronne de l’Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem, dont la mission est de prier pour et de soutenir les chrétiens locaux. Le 25 octobre, tous se tourneront vers la Vierge Marie pour lui confier la paix au Proche-Orient, en récitant peut-être cette prière écrite en 2012 par Mgr Twal, patriarche émérite :

Notre Mère céleste, fille et reine de Terre Sainte,
prions pour obtenir votre puissante intercession.
Puisse une pluie abondante de grâces tomber sur votre peuple,
soulager tous les cœurs endurcis
et apporter justice et paix en Terre Sainte.
Puisse Jérusalem resplendir comme un phare d’unité
entre les chrétiens qui ont le privilège de vivre à côté des Lieux saints,
sanctifiés par la vie, la passion, la mort et la résurrection de Jésus.
Puisse cette Ville Sainte être un havre d’amitié
et d’entente entre juifs, chrétiens et musulmans.
Puisse l’intolérance et la suspicion se dissiper,
puisse l’amour éradiquer la peur.
Notre Mère céleste, regardez avec pitié les habitants de cette terre
qui est la vôtre, affligée par les contrastes et les conflits depuis de longues générations. 

 Puissent tous ceux qui ne croient pas en l’unique Dieu
être touchés par votre grâce et atteindre la plénitude
de la foi, de l’espérance et de l’amour.
Élevons cette prière à travers le Christ, Notre Seigneur.
Amen.
Notre-Dame, fille et reine de Terre Sainte, priez pour nous.

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