Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi le vôtre.
*don déductible de l'impôt sur le revenu
Irréaliste, la solution à deux États pour régler le conflit israélo-palestinien ? C'est ce qu'a affirmé le cardinal Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem, dans une interview accordée le 22 octobre à la chaîne télévisée catholique EWTN. Interrogé sur la guerre qui sévit depuis plus d'un an dans la bande de Gaza entre le Hamas et Israël, le prélat a regretté qu'aucune solution jusqu'ici proposée n'ait trouvé de résonnance auprès des parties impliquées. Après 35 années passées en Terre sainte, Mgr Pizzaballa a même affirmé que la période de conflit actuelle "est la pire que nous ayons eu à vivre", non seulement par la violence de la guerre mais aussi par la proportion que prennent les affrontements et leur "impact émotionnel" sur la population, "aussi bien israélienne que palestinienne, mais aussi libanaise".
"J'ai l'impression que personne ne souhaite un conflit plus large, mais personne n'est capable de l'arrêter", a déclaré ainsi le cardinal Pizzaballa. "Il faut maintenant quelque chose de nouveau, de créatif, je ne sais pas quoi, mais tous les accords précédents, les idées, la perspective de la solution à deux États, tout cela n'est plus réaliste", a-t-il encore avancé. Concernant le rôle du Vatican dans la résolution du conflit, le cardinal estime que "l'Église ne devrait pas se mêler de ces choses-là, elle doit rester en dehors de tout ça". Au contraire, elle doit rester en dehors de toute implication et ne pas prendre partie, afin de demeurer "la voix des pauvres". "Les politiciens doivent trouver une solution politique, les chefs religieux doivent aider les gens à trouver de l'espoir."
"Prier et soutenir" la communauté chrétienne de Terre sainte doit rester la priorité des chrétiens du monde entier, rappelle encore Mgr Pizzaballa. "Je dis aux Israéliens et aux Palestiniens que la violence n'est pas la solution, ils sont appelés par Dieu à vivre les uns à côté des autres. Je dis aussi aux chrétiens de Terre sainte et de tout le Moyen Orient : la réponse à la violence et au Diable, c'est la Croix."
La solution à deux États soutenue par le Saint-Siège
Si Mgr Pizzaballa a fait part de ses doutes quant à la solution à deux États, la diplomatie vaticane a jusqu'ici longtemps estimé qu'il s'agissait de la meilleure option possible pour résoudre le conflit israélo-palestinien. Jean Paul II en 2003 avait ainsi déclaré que seule l’existence de deux États, celui d’Israël et un État palestinien à créer, permettrait de résoudre l’actuel conflit au Proche-Orient. "Le Saint-Siège est convaincu que l’actuel conflit ne sera résolu que lorsqu’il y aura deux États indépendants et souverains", avait-t-il dit devant le nouvel ambassadeur d’Israël auprès du Vatican, Oded Ben-Hur.
En 2013, l’Église catholique avait officiellement reconnu les Territoires palestiniens comme un État souverain à la suite d’un vote de l’Assemblée générale de l’ONU. Plus récemment, avant le massacre commis le Hamas dans les kibboutz le 7 octobre, le Saint-Siège avait exprimé par la voix de ses représentants diplomatiques sa volonté d'un plan de paix le plus juste possible, "qui permettrait aux Palestiniens et aux Israéliens de vivre côte à côte, dans la paix et la sécurité".