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François Simon, missionnaire en Amazonie, région presque sans aucun prêtre

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Père Francis Simon.

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Bérengère de Portzamparc - publié le 18/10/24
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Dans le cadre de la Semaine mondiale missionnaire, découvrez les portraits de missionnaires du monde entier. Aujourd'hui, le père Francois Simon, un franco-belge de 48 ans, ordonné en France et parti quelques années plus tard au Brésil, où il est aujourd’hui prêtre du diocèse de Para, en Amazonie.

Il voulait être missionnaire “depuis l’adolescence” ! Aujourd’hui prêtre dans le diocèse de Santíssima Conceição do Araguaia, au Brésil, François Simon, 48 ans, a emprunté de nombreux chemins détournés pour y parvenir. D’origine belge, il s’installe en France avec sa famille à l’âge de 5 ans. C’est là qu’il grandit, dans une ferme près de Tours. Sa vocation est précoce et solide. Il est ordonné dès 2024 pour le diocèse de Toulon, via le Verbe de Vie, association privée de fidèles aujourd’hui dissoute, qu’il quitte pour rejoindre le diocèse de Tours. Il y passera six ans comme prêtre diocésain. 

C’est à l’occasion d’une retraite de Saint Ignace, prêchée à Ars en 2013, que cette aspiration missionnaire le reprend. François Simon écoute Mgr Dominique You, l’évêque de Santissima Conceição do Araguaia : "Lors de son prêche, il nous confie son manque de prêtres là-bas, et de nouveau, je sens vibrer en moi cet appel à la mission qui touche mon cœur depuis si longtemps." Le père François en parle rapidement à son évêque de Tours d’alors, Mgr Aubertin, qui ne ferme pas la porte à sa démarche mais ne promet rien. "Et pourtant à Pâques 2014, le vicaire m’appelle à son tour pour me demander si mes bagages sont prêts !", raconte aujourd’hui François Simon. C'est parti pour la mission, le prêtre s’envole pour le Brésil, "le 3 septembre 2014, jour de la saint Gregoire, il y a tout juste dix ans donc", se souvient précisément le prêtre.

Une vraie soif de sacrements

Sur place, le missionnaire devient le père Francisco. Aujourd'hui il se dit "heureux et à sa place" dans sa vie de curé de Saint Joseph le Charpentier, à Xinguara, dans l’État du Para, au Nord du Brésil. "J’ai immédiatement été bien accueilli. Ici il y a une vraie attente de prêtres, nous sommes peu nombreux. Et j’ai été particulièrement touché par leur profond désir de recevoir les sacrements. Les paroissiens sont nombreux et très impliqués et ils aident beaucoup à la mission pastorale", décrit le Franco-Belge. "Par exemple, cela fait plusieurs années qu'il existe une école des couples, qui les forment à la mission dans leur paroisse. Nous nous appuyons beaucoup sur eux pour faire vivre les célébrations, même quand le prêtre ne peut être présent, puisque je suis responsable de 25 communautés dans lesquelles j’essaye d’y dire la messe une fois par mois." 

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Le père Francis Simon célébrant un baptême.

Le travail ne manque pas donc, mais le prêtre se dit porté par la foi et l’implication de ses paroissiens. "En plus de leur soif de sacrements, j’ai également été touché par les nombreuses célébrations organisées tout au long de l’année, comme par exemple le “Cercle de Jéricho”. Deux fois par an, pendant sept jours, les paroissiens assurent une adoration 24h sur 24, et récitent le chapelet, c’est magnifique !"

Réaliser pleinement sa vocation 

Tout n’est pas simple non plus. Le père Francisco dit rencontrer aussi bien une pauvreté matérielle que spirituelle, "comme en France", ose-t-il comme comparaison. "Bien sûr, nous avons des familles très pauvres que nous aidons notamment par la distribution de paniers repas une fois par mois, mais nous avons aussi des familles plus aisées, qui connaissent des difficultés plus spirituelles", raconte-il, listant le ravage des écrans (téléphone portable et télévision), la perte de repères des jeunes ou les problèmes d’éducation des parents. “Il nous faut éduquer nos paroissiens à la fidélité, à la prière, au pardon de son prochain, rôle qu’un prêtre doit mener partout où il se trouve, ce n’est pas spécifique à la mission au loin”. 

Cette vie de missionnaire, elle est donc “complète” pour le prêtre qui sent qu’il réalise pleinement sa vocation. "Mon désir de chrétien, c’est la vie éternelle, nous ne sommes que de passage sur terre, et je souhaite toujours plus me rapprocher de Dieu pour aller au Ciel." "Si le fait d’être missionnaire “apporte” quelque chose à ma vocation, c’est peut être quand je parle de l’Espérance du Ciel à mes paroissiens. Je leur dis que j’ai laissé ma famille, mes parents et mes amis à 10.000 kilomètres de là, que je ne les vois pas ou plus, et pourtant que cela ne me pèse pas car je sais que je les retrouverai au Ciel, pour l’éternité." "Notre vie est passagère, nous devons tout faire pour y trouver notre vocation, celle qui nous rapprochera de Dieu. Et cette vocation, elle est très belle, c’est celle de l’Amour, et elle peut se vivre partout, en France, au Brésil ou ailleurs", conclut joliment le père Francisco qui compte bien rester au Brésil, et espère même obtenir prochainement la nationalité brésilienne. 

En partenariat avec les Œuvres Pontificales Missionnaires

OPM
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