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Et si Bergson avait parlé de l’Esprit saint… sans le savoir

Henri Bergson

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Valdemar de Vaux - publié le 17/10/24
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Qui peut prétendre savoir expliquer simplement la nature de l’Esprit-saint ? La troisième personne de la Trinité n’est assurément pas la plus simple à appréhender. Une explication pour laquelle Henri Bergson, né un 18 octobre, peut nous aider, même si le philosophe n’y a sûrement jamais pensé.

"Mes réflexions m’ont amené de plus en plus près du catholicisme". Le philosophe Henri Bergson, d’origine juive, n’est jamais officiellement devenu chrétien. Cela ne l’empêche pas d’avoir réfléchi et écrit dans nombre de ses livres sur des aspects de la foi, même, parfois, sans le savoir. Les concepts mis au jour par ce professeur au Collège de France sont par exemple d’une grande aide pour comprendre – si tant est que cela soit possible et souhaitable – la troisième personne de la Trinité, l’Esprit saint.

Reconnaissons que le Père et le Fils sont plus aisés à appréhender pour les êtres rationnels que nous sommes et que la définition ordinaire de l’Esprit saint comme expression de l’amour des deux autres n’est guère concrète. Comme toutes les réalités de la foi, ou mystères, si elle n’est pas cachée ou réservée à certains esprits supérieurs, elle demeure définitivement indicible. Il s’agit donc de l’approcher de toutes les manières possibles, pour en faire le tour, sans jamais mettre la main dessus. 

Du discret au continu

La philosophie d’Henri Bergson peut ici être un appui. Une des marques de cette pensée est de chercher à comprendre le passage du discret au continu. Deux exemples : Bergson distingue, dans son Essai sur les données immédiates de la conscience, cette dernière, qui consiste en une succession d’états, et la durée, temps qui embrasse tous ces temps distincts ; dans L’Évolution créatrice, en tâchant de savoir comment lier tous les moments de l’évolution sans y voir une sorte de mécanique, il explore le concept d’élan vital. 

Tout cela pourrait sembler éloigné de l’Esprit saint. Force d’amour, n’est-il pas une forme d’élan vital de Dieu, un souffle de vie qui anime l’âme ? Esprit de discernement, ne permet-il pas de lire les événements de notre vie de manière à y voir une cohérence, celle de la présence du Père auprès de ses enfants ? Toute comparaison cloche dit le latin (omnis comparatio claudicat), mais peut éclairer la vérité. 

Dans une vie chrétienne souvent discrète, à tous les sens du terme, le Paraclet, amour du Père et du Fils, est comme le liant de l’existence. Il vivifie de l’intérieur tous nos actes et les emplit de charité, il rend nos âmes capables d’aimer jusqu’au bout, il nous fait participer à l’œuvre créatrice. Il nous donne, finalement, de vivre dans l’élan de vie insufflé par le Père, pour que notre vie ne soit pas qu’une succession de moments, mais une continue recherche du Royaume.

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