Félicie, Fernandel s’en est allègrement moqué dans la chanson que tout le monde connaît. La pauvre Félicie embaume l’échalote, aussi, est cloche, aussi, est pleine de poussière, aussi. Mais le chanteur et acteur français savait-il que Félicie est bienheureuse, aussi ? Le 30 septembre, l’Église honore entre autres cette religieuse du XVe siècle, béatifiée en 1807 par Pie VII, dont le culte est autorisé dans son diocèse d’origine, Ascoli Piceno, en Italie, mais que l’on peut prier partout ailleurs. Et, en particulier, pour celles dont elle est la sainte patronne.
La vie de Felicia (Félicie en italien) Meda n’a pas l’éclat des récits mythologiques ou des grands récits hagiographiques. Née en 1378, vite orpheline, elle se consacre tout entière à Dieu dès l’âge de douze ans. Elle décide cependant de ne pas rentrer trop vite dans les ordres pour achever l’éducation de ses deux petits frère et sœur à qui elle finit par laisser ses biens pour rentrer chez les Clarisses. L’ordre, fondé par Claire d’Assise, est connu pour son austérité, ce qui ne rebute pas la petite sœur de Felicia qui la suit dans cette voie…tout comme son frère qui devient franciscain. Voilà un engagement contagieux !
Une prière contagieuse
Mais sa vie de prière elle aussi est contagieuse. Pourtant cloîtrée, Felicia Meda est connue en dehors des murs du couvent. Quand est fondée une maison de Clarisses à Pesaro, la bienfaitrice de cette nouvelle fondation tient à mettre Felicia Meda à sa tête. Saint Bernardin de Sienne, vicaire général des franciscains conventuels et apôtre du Nom de Jésus, va donc chercher celle qui est désormais abbesse.
Pourquoi donc prier cette Félicie aujourd’hui ? Non pas pour les actions extraordinaires qui l’auraient fait connaître ni pour sa vie particulièrement héroïque. Peut-être simplement et plus justement pour lui demander d’avoir la certitude que la prière est contagieuse. Le silence de la contemplation peut porter des fruits d’autant plus inattendus qu’ils ne sont pas recherchés, et il faut bien souvent prier en étant sûr que Dieu entend mais sans en attendre autre chose que la joie de demeurer en présence du Sauveur. La prière est un acte de foi, aussi.