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Dieu pourvoira ! Entre confiance et irresponsabilité

Confianza en la Divina providencia
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Mónica Muñoz - publié le 22/09/24
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S’abandonner à la Providence divine est un acte de foi selon lequel Dieu pourvoira à nos besoins tant que nous lui laissons le champ libre et le temps pour que Sa volonté s’accomplisse. Mais attention à ce que la confiance ne confine pas à l’irresponsabilité.

Délicat sujet que celui du lâcher prise, de la confiance, de l’abandon total à quelqu’un d’autre. C’est pourtant ce à quoi Dieu nous appelle. « Ne vous souciez pas, pour votre vie, de ce que vous mangerez, ni, pour votre corps, de quoi vous le vêtirez. La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que les vêtements ? Qui d’entre vous, en se faisant du souci, peut ajouter une coudée à la longueur de sa vie ?" (Mt 6, 25-27) demande Jésus. Et saint Paul résume dans sa lettre aux Philippiens : "Ne soyez inquiets de rien" (Ph 4, 6). Dans son infini miséricorde, Dieu pourvoira à nos besoins. Mais attention à ne pas confondre confiance et inaction, lâcher prise et irresponsabilité. Chacun doit d’abord prendre sa part. Explication.

Notre Dieu, dans son infinie miséricorde, donne tout ce qui est nécessaire à la subsistance des êtres humains, qui doivent y croire avec la plus grande confiance ; Cependant, l’action de la Divine Providence exige que la personne fasse sa part et ne suppose pas qu’il lui suffit d’attendre que tout tombe du ciel, tombant ainsi dans l’irresponsabilité.

Dieu donne à ses enfants la liberté d'agir

Dieu, dans sa bonté infinie, donne à ses enfants tout ce dont ils ont besoin pour leur subsistance physique et spirituelle. « Dieu garde et gouverne par sa providence tout ce qu’Il a créé, "atteignant avec force d’une extrémité à l’autre et disposant tout avec douceur " (Sg 8, 1). Car " toutes choses sont à nu et à découvert devant ses yeux " (He 4, 13), même celles que l’action libre des créatures produira », peut-on lire dans le Catéchisme de l’Église catholique (CEC 302)

Il prend soin de ses enfants et leur demande de Lui faire confiance et de s'abandonner entre ses mains : « Jésus demande un abandon filial à la providence du Père céleste qui prend soin des moindres besoins de sens enfants : " Ne vous inquiétez donc pas en disant : qu’allons-nous manger ? qu’allons-nous boire ? (...) Votre Père céleste sait que vous avez besoin de tout cela. Cherchez d’abord son Royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît " » (CEC 305)

Mais cela nécessite « l’aide » de chacun, c’est-à-dire que chacun collabore avec Lui pour qu’advienne Sa volonté. Le CEC précise ainsi (306) : "Dieu est le Maître souverain de son dessein. Mais pour sa réalisation, Il se sert aussi du concours des créatures. Ceci n’est pas un signe de faiblesse, mais de la grandeur et de la bonté du Dieu Tout-puissant. Car Dieu ne donne pas seulement à ses créatures d’exister, il leur donne aussi la dignité d’agir elles-mêmes, d’être causes et principes les unes des autres et de coopérer ainsi à l’accomplissement de son dessein."  Cette collaboration permet à chacun d’exercer sa liberté : "Aux hommes, Dieu accorde même de pouvoir participer librement à sa providence en leur confiant la responsabilité de " soumettre " la terre et de la dominer. Dieu donne ainsi aux hommes d’être causes intelligentes et libres pour compléter l’œuvre de la Création, en parfaire l’harmonie pour leur bien et celui de leur prochain. Coopérateurs souvent inconscients de la volonté divine, les hommes peuvent entrer délibérément dans le plan divin, par leurs actions, par leurs prières, mais aussi par leurs souffrances. Ils deviennent alors pleinement " collaborateurs de Dieu " et de son Royaume." (CEC 307)

Le péché de présomption

Attention néanmoins, s’abandonner à la Providence et faire confiance au Seigneur ne signifie pas non plus rester les bras croisés et attendre que tout vienne à nous sans effort. Croire que Dieu pourvoira à tout sans que nous ne levions le petit doigt frise le péché de présomption : "Il y deux sortes de présomption. Ou bien, l’homme présume de ses capacités (espérant pouvoir se sauver sans l’aide d’en Haut), ou bien il présume de la toute-puissance ou de la miséricorde divines (espérant obtenir son pardon sans conversion et la gloire sans mérite)", détaille le CEC (2092).

Attendre tout de Dieu sans travailler pour cela, c'est abuser de l'amour de Dieu. Il est essentiel de comprendre la responsabilité inhérente à chaque chrétien d’agir avec justice et charité. Faire les choses par amour, continuer ses efforts quotidiens… sans jamais oublier de rendre grâce au Seigneur ! Comme le résume saint Matthieu dans son évangile (Mt 6, 33) : "Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît."

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