La foi se développe de plus en plus sous de nouvelles formes musicales. La preuve avec des festivals chrétiens qui ne cessent de fleurir. L’ouverture de la première édition du Maranatha Festival qui se déroulera du 21 au 22 septembre à Baillet-en-France (Val d'Oise) sur le site de Notre-Dame de France confirme cette tendance. Si ses organisateurs affirment que le lancement de cette première édition ne s’inscrit pas dans la volonté de surfer sur une quelconque vague de festivals chrétiens, ils confient qu’ils ont bien regardé l’organisation des autres festivals pour créer le leur. Ils en sont convaincus, les festivals chrétiens attirent, et notamment des jeunes entre 18 et 35 ans. "Cela permet de moderniser la foi chrétienne", explique André Pamart qui espère voir 1.000 personnes louer le Seigneur à Baillet-en-France ce week-end.
Bien qu’ils existaient déjà il y a 15 ou 20 ans, désormais les festivals chrétiens commencent à gagner en notoriété au même titre que Rock en Seine ou Solidays. C’est notamment le cas de Jésus Festival. Créé il y a seulement trois ans dans l’esprit du "Big Church Festival" en Angleterre, il attire chaque année de plus en plus de festivaliers. Alors qu'ils étaient 4.000 en 2022, lors de leur première édition, plus de 5.000 ont participé à l'édition de l'an passé. Cette année, ce sont 5.500 personnes qui ont chanté les merveilles de la Création à Paray-le-Monial, malgré une bonne pluie. Un certain succès qui s’explique, pour Manu Schultz, directeur du portail évangélique TopChrétien et cofondateur du festival, par la dimension festive de l’événement. "Le festival permet de montrer aux non-chrétiens qu’autour de Jésus, il y a de la joie et de la fête. C’est bien sûr une occasion de se retrouver entre chrétiens, mais notre priorité première, c’est l’évangélisation", expliquait-il à Aleteia en juillet. "Nous faisons tout, au niveau artistique et des animations, pour que le discours puisse fonctionner quels que soient les gens qui viennent. La recette du succès, c'est que Jésus est au centre".
Un nouveau format de louange
Jeunes et adultes, familles et célibataires, de toutes origines, croyants ou chercheurs de sens, et de toutes dénominations chrétiennes (évangéliques, catholiques, adventistes etc.) sont attirés par ce nouveau format de louange. "Je suis catholique, mais je trouve très important de partager ce moment d’unité avec d’autres chrétiens", explique à Aleteia Charlotte, institutrice âgée de 30 ans, adepte du Jésus Festival depuis sa première édition. Pour elle, il s’agit d’un moyen de donner un "coup de boost" à sa foi. "C’est tellement important de voir que la foi est joyeuse, ce genre de grands moments passés ensemble est porteur d’espérance".
De son côté, Isabelle, fait part de sa joie d’avoir pu fêter en 2023, les 20 ans de la première édition du festival Bâtir sur le roc...k, en Mayenne. "Tous ces chrétiens louant le Seigneur ensemble! C’était absolument génial !", se souvient-elle, notamment avec le concert de Glorious donné à cette occasion. Clément, lui, aime faire découvrir les nouveaux groupes de pop louange à ses enfants et n’hésite pas à participer à des festivals chrétiens en famille. "Cet été nous avons tous participé au festival Christ en Scène, c’était formidable !", confie ce père de quatre enfants. "Au-delà de l’esprit chrétien qui y règne, les paroles des chansons sont profondes et ont davantage de sens que ce que l’on peut entendre aujourd’hui à la radio", confie le Parisien.
Essor du gospel urbain
À côté des grands festivals de musique chrétienne, d’autres, plus petits en taille se multiplient aux quatre coins de la France, comme le Festival Albi JOIE, créé en 2016 dans le Tarn pour partager la joie d’être chrétien à travers la musique et la prière. Tous ces festivals proposent en tête d’affiche de nombreux artistes qui commencent à se faire un nom comme Cloetim ou qui disposent déjà d'une plus grande notoriété comme Glorious, Hopen ou encore Les Guetteurs. "Nous ne faisons pas la différences entre les petits et les gros festivals. Nous les faisons tous, nous venons là où on nous invite", explique à Aleteia Fratoun, le chanteur du groupe de reggae. Pour lui, il n’est pas question du nombre de personnes mais de l’intensité mis dans le projet.
Ainsi, comme n’importe quel groupe de musique, les Guetteurs font leur tournée chaque année partout dans l’Hexagone et au-delà, et se produisent aussi bien aux JMJ devant des milliers de personnes qu'au festival Au Mont Dieu, fruit d'un élan missionnaire auprès des familles et de la jeunesse dans le cadre rural du massif du Pilat (Loire). "Cela nous permet de faire connaître notre musique, de gagner un nouveau public", glisse le jeune homme, heureux d'annoncer la sortie de Tempête, le nouvel album des Guetteurs, début octobre. Le chanteur qui participe depuis 15 ans à de nombreux festivals se réjouit surtout de voir que ces dernières années les jeunes ont moins peur de proclamer le nom du Christ ouvertement et de prendre part aux festivals.
Et ils ne prennent pas seulement part à ces rassemblements, ils les organisent aussi. Ainsi, à seulement 26 ans, Julie Le Rouge a créé en 2018 le festival d'évangélisation Amen-Toi. Pour sa première édition, il avait rassemblé plus de mille personnes. "L’idée paraissait dingue, organiser un festival avec mille participants en pleine campagne, au milieu des champs", confiait-elle en 2022 à Aleteia. Son succès a étonné tout le monde, à commencer par ses parents, alors non pratiquants. Depuis, Julie a préféré adopter un format plus intimiste pour son festival. Souffle du Saint Esprit ou engouement pour la musique chrétienne grâce à l’essor autour du gospel urbain, très écouté par les jeunes générations, ce qui est certain, c’est que les festivals chrétiens n’ont pas fini de réjouir.