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Pour comprendre les bienfaits de la patience, il suffit de constater les méfaits de l’impatience qui peut détruire l’harmonie familiale en quelques secondes. La vertu de patience rend capable de dominer le bref accès de colère contre productif qui survient brutalement face à un contretemps, une gêne ou une maladresse. Elle rend capable de supporter les contrariétés qui ponctuent la journée, et qui viennent soit des hommes, soit des choses. Elle n’exclut pas de s’opposer à l’injustice, au manque de respect, aux violences. Au contraire, il est nécessaire de réagir contre le mal, mais en gardant toujours son self-control. La patience et la maîtrise de soi ne sont pas naturelles, elle passe par un apprentissage parfois long et exigeant.
L’impatience précède toute réflexion : face à un comportement qui semble inapproprié, l’énervement jaillit immédiatement. Un mot désagréable est alors lâché, souvent injuste et violent. L’autre réplique immédiatement sur le même ton, et on peut blesser profondément quelqu’un avec des phrases redoutables qui dépassent notre pensée et qui ne correspondent pas à nos véritables sentiments. Pour briser cette spirale délétère dès la racine, la solution est d’actualiser souvent la présence de Dieu, c’est-à-dire prendre conscience que Dieu est toujours avec nous, à nos côtés. Quand l’agacement monte, prenons le temps de prier mentalement grâce à une oraison jaculatoire. Cette prière élève l’âme vers Dieu et la place dans une sérénité qui permet d’amortir le choc de la contrariété.
Savoir se taire et savoir attendre
Après avoir établi ce climat spirituel propice à la patience, il convient de s’entraîner pour mettre progressivement en place deux attitudes : savoir se taire et savoir attendre. Apprendre à ne pas parler trop tôt, à ne pas interrompre et à ne pas se précipiter pour répondre. Cette habitude nous gardera des réparties qui fusent de façon agressive.
La patience demande aussi le respect du temps. Le temps nécessaire pour l’accomplissement de certaines choses est incompressible. Inutile alors de s’énerver, rien n’ira plus vite, ni l’interminable file d'attente à la Poste, ni la floraison du pommier, ni l’adolescence des enfants. Pour entraîner notre esprit, il est bon de ne pas donner une satisfaction immédiate à tous nos désirs. Vivre selon le rythme de la nature est un autre exercice pour comprendre et expliquer aux enfants le lien entre temps et patience. Le cycle de la nature enseigne le respect du temps : pas de tarte aux poires en été sous nos climats, et pas de coulis de fraises en hiver. Le grand secret de la patience, nous le savons depuis saint Paul, est la charité : la charité prend patience, elle supporte tout, elle endure tout (1 Cor. 13, 4-8). Aimons-nous les uns les autres comme Dieu nous aime, voici l’authentique source de la patience.
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