"La meilleure réalisation de ma pensée est ce qu’en a fait ce religieux français", a reconnu Baden-Powell en parlant du père Jacques Sevin, prêtre jésuite qui a consacré une grande partie de sa vie à insuffler la foi catholique dans le scoutisme.
A la fin de la première guerre mondiale, le père Sevin, ordonné prêtre en 1914, se lance dans un projet original : adapter à la jeunesse catholique le mouvement des “boy-scouts” fondé en 1907 en Angleterre par Robert Baden-Powell. Il rédige alors son livre majeur Le Scoutisme, étude documentaire et applications et fonde en 1917 la première troupe scoute catholique à Mouscron, une ville belge à la frontière française.
Grand admirateur de la Vierge Marie et apôtre du Sacré-Cœur de Jésus, le père Sevin ne perd jamais de vue le but final du scoutisme catholique : conduire les jeunes à une fervente vie d’union à Jésus-Christ, en vue du salut de leurs âmes. En 1922, au cours des Exercices de saint Ignace qu’il prêche à 32 responsables scouts, il leur donne cette consigne : "Par la prière et la générosité, allez jusqu’au contact intime avec Notre-Seigneur."
"Lui, c’est mon Compagnon !"
Atteint d’une bronchite en février 1951, le père Sevin passe ses derniers mois à Boran-sur-Oise (Oise) dans un prieuré des Sœurs de la Sainte-Croix. Il s’affaiblit progressivement et décède le 19 juillet, après la messe, au terme d’une longue agonie au cours de laquelle il édifie son entourage par sa paix et son abandon à la Providence. En ses derniers moments, il serre dans ses mains le grand crucifix reçu le jour où il a prononcé ses premiers vœux, en murmurant dans un dernier souffle : "Lui, c’est mon Compagnon !" Le 10 mai 2012, le pape Benoît XVI a reconnu l’héroïcité de ses vertus, première étape vers la béatification.