Parce qu’elle est "la source et le sommet de toute la vie chrétienne" (LG, 11), l’Eucharistie mérite toute l’attention des catholiques. Et une chose est sûre, aux États-Unis, ils ne sont pas prêts de l’oublier. Indianapolis, dans l’État de l’Indiana, accueille du 17 au 21 juillet le 10e congrès eucharistique. Quelque 50.000 personnes sont attendues dans le stade Lucas Oil habitué jusqu’à présent aux matchs de basket-ball et de football américain. Plusieurs personnalités doivent y intervenir lors comme le cardinal Christophe Pierre, ambassadeur du Saint-Siège aux États-Unis, Jonathan Roumie, l'acteur qui interprète Jésus dans "The Chosen" ou encore le père Mike Schmitz qui s'est imposé comme l'une des nouvelles figures incontournables de l'Église sur Internet. L'objectif de ce congrès ? Faire grandir auprès des fidèles leur amour du mystère de l’eucharistie, détaille le "Rituel de l’eucharistie en dehors de la messe". Les congrès eucharistiques peuvent ainsi être internationaux, nationaux ou paroissiaux.
Cet événement, le premier dans le pays depuis quatre-vingt-trois ans, est historique et inédit à plus d’un titre. Il s’inscrit dans une vaste initiative de de "renouveau eucharistique" lancée par la Conférence épiscopale des États-Unis (USCCB) et dont le congrès eucharistique est le point d’orgue. Il a été précédé par un incroyable pèlerinage eucharistique à travers tout le pays. Dimanche de Pentecôte, quatre processions eucharistiques sont parties des quatre points cardinaux des États-Unis afin de rejoindre Indianapolis pour le congrès. Ces quatre trajets ont formé une croix en traversant 27 États et 65 diocèses, soit 10.000 kilomètres. D’après les organisateurs, plus de 100.000 pèlerins ont participé à cette marche. Un pèlerinage grandiose, le plus long pèlerinage eucharistique de l'histoire, qui rappelle l’importance de la Présence Réelle dans la vie de l’Église.
Ce programme de "renouveau eucharistique" a été imaginé à la suite des résultats désastreux d'une enquête montrant un déclin de la croyance des catholiques en la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie. Dans cette enquête, 69% des catholiques du pays y considéraient que le pain et le vin consacrés lors de la messe étaient de simples symboles de la présence du Christ, quand seulement 31% d'entre eux y voyaient bien son véritable corps et son sang. Passé le choc de ces résultats, l'idée d'un "Réveil Eucharistique” a notamment été lancée par Mgr Robert Barron, l'un des prédicateurs américains les plus connus et actuel évêque du diocèse de Winona-Rochester (Minnesota), qui était alors évêque auxiliaire de Los Angeles.
"Lorsque l’on m’a parlé pour la première fois du renouveau eucharistique en 2022, je n’aurais jamais imaginé que cela signifierait grand-chose pour moi", a volontiers confié à l’édition américaine d’Aleteia Krebs, jeune diplômé d’une université du Nebraska et participant à l’une des routes eucharistiques. "J'ai réalisé grâce à ce pèlerinage eucharistique que le renouveau doit être pris très personnellement par chaque catholique à travers les États-Unis pour que ce feu se propage!" "Découvrir autant de visages de l’Église a été une expérience fondatrice pour moi", assure de son côté Matthew Heidenreich, étudiant en mathématiques à l’université d’Alabama et pèlerin sur de la route partie du nord. "Peu importe notre diversité, nous faisons tous partie du corps du Christ."
Le congrès eucharistique qui s’ouvre à Indianapolis doit permettre à chaque participant de rentrer chez lui avec "une passion renouvelée pour le Christ et rempli de grâces à partager", a confié Joel Stepanek, l’un des organisateurs, à l’édition américaine d’Aleteia. "Comme une nouvelle Pentecôte, nous serons envoyés à la fin de congrès pour proclamer joyeusement l’Évangile dans tous les coins de notre nation." Et de conclure : "Nous serons désormais des missionnaires eucharistiques."