"La démocratie exige toujours que l’on passe de la logique de parti à celle de la participation", a plaidé le Pape devant plusieurs centaines de participants aux Semaines sociales des catholiques italiens, un événement organisé par la conférence épiscopale italienne (CEI) dont le thème était "Au cœur de la démocratie".
Devant de nombreux évêques et acteurs de la vie sociale italienne, le pontife a insisté sur le fait que le mot « démocratie » ne désigne pas seulement le vote des citoyens, se disant néanmoins préoccupé par la baisse de la participation aux scrutins. Il a insisté sur le fait que la démocratie exige que « les conditions soient créées pour que chacun puisse s’exprimer et participer ». Dans cette perspective, le pontife a cité deux principes « féconds » : la solidarité et la subsidiarité. Et il leur a opposé deux phénomènes : l’assistanat et l’indifférence, les décrivant comme de « l’hypocrisie sociale » et comme un « cancer » pour la société.
Le Pape dénonce les populismes et les idéologies
Le pontife a plaidé pour une formation à la participation démocratique, notamment au « sens critique face aux tentations idéologiques et populistes ». Les idéologies « sont séductrices », a-t-il affirmé en sortant de son texte, les comparant à la mélopée envoûtante du joueur de flûte de Hamelin dans la légende allemande éponyme.
Le pape a exhorté à ne « pas manipuler le mot démocratie ni à le déformer avec des titres vides de contenu ». Il a souligné combien « la corruption et l’anarchie », mais aussi les « différentes formes d’exclusion sociale », blessaient les démocraties aujourd’hui. « Chaque fois qu’une personne est marginalisée, c’est l’ensemble du corps social qui en souffre », a-t-il insisté.
Le pape François a une nouvelle fois fustigé la « culture du rejet » dans laquelle il n’y a pas de place pour « les pauvres, les enfants à naître, les personnes fragiles, les malades, les enfants, les femmes, les jeunes ». Sans perspectives pour l’ensemble de la population, le pouvoir devient alors « autoréférentiel, incapable d’écouter et de servir les gens », a-t-il affirmé.
Dans son discours, le pontife a rappelé le rôle joué par la démocratie chrétienne dans l’Italie après-guerre, citant l’ancien président du Conseil Aldo Moro, assassiné le 9 mai 1978, ou encore le maire de Florence Giorgio La Pira. Il a appelé à un nouvel engagement des chrétiens, en Italie comme dans les autres pays, pour le bien commun dans la société : « nous avons quelque chose à dire, mais pas pour défendre des privilèges ».