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Qui sont les Tamouls et que représentent-ils dans notre Église en France ? Une question qui réserve de belles surprises. Lors de l’audience accordée aux jeunes des cités de France, en janvier dernier, le plus proche des participants aux côtés du pape François était un jeune Tamoul, Aackash, vêtu de la tenue traditionnelle. L’engagement de ce jeune chrétien symbolise remarquablement l’action d’une communauté bien vivante dans notre pays.
Commençons par situer les Tamouls. Ils sont présents au Sri Lanka et dans l’État du Tamil Nadu, au sud-est de l’Inde, dont la capitale est Chennai (anciennement Madras), au nord de l’ancien comptoir français, Pondichéry. Les chrétiens représentent 6% des 84 millions d’habitants du Tamil Nadu. En 1540, les premiers jésuites, puis les capucins arrivent et baptisent, créant une première communauté qui ne cessera de grandir avec l’appui des Missions étrangères de Paris et des spiritains.
Les catholiques tamouls suivent le rite latin avec des particularités dans le Kerala qui connaît les rites syro-malabar et syro-malankara, liés à une tradition voulant que l’apôtre Thomas soit venu évangéliser la région. S’il existe des craintes politiques, liées au parti nationaliste au pouvoir, les relations interreligieuses sont cependant bonnes. Quand les hindous vont dans leurs temples pour célébrer Pongal, les catholiques tamouls vont dans leurs églises pour faire de même. Ils montrent ainsi leur solidarité et leur unité avec les hindous tamouls.
Notre-Dame de Velankanni
Deux lieux de pèlerinage attirent les catholiques du pays : Villenour près de Pondichéry et Velankanni, réputé pour les apparitions de la Vierge Marie à un berger. Surnommé "Lourdes de l’Inde" sous le nom de Notre-Dame-de-la-Bonne-Santé, le pape Jean XXIII a reconnu le sanctuaire de Velankanni en élevant son église au statut de basilique mineure en 1962.
Le 8 septembre, jour de la Nativité de la Vierge, constitue le temps fort de la basilique, et Notre-Dame de Velankanni est célébrée partout dans le monde, en France en particulier dans les communautés tamoules : Meaux, Sarcelles, Pontoise, Mantes-la-Jolie, Paris, Trappes, Montereau et bien d’autres. Cela représente une vingtaine de lieux de culte fréquentés par les 6.000 familles tamoules de France accompagnées par leur aumônier national, le père Cyril Sandou, dont le siège est à la chapelle Sainte-Bernadette située à la Porte de Vincennes. Celui-ci témoigne : "Les fidèles tamouls sont très pieux et particulièrement attachés à leurs traditions, ils sont aussi très impliqués dans leurs paroisses et participent activement aux activités pastorales." Ce qui se manifeste lors des grandes rencontres de la communauté, en novembre avec une journée de rencontre rue du Bac à la chapelle de la Médaille miraculeuse, le 11 mai dernier aux Missions étrangères de Paris où se réunissaient 600 fidèles, et à Lourdes où ils se rassembleront du 12 au 14 juillet prochain en pèlerinage.
L’exemple de la paroisse de Sarcelles
L’exemple de la paroisse de Sarcelles manifeste cette dynamique tamoule. Un jour de semaine, le célébrant est entouré de deux grands jeunes servant la messe avec recueillement. La chorale est active, comme celle des Antillais, et la petite communauté tamoule est un des piliers de la vie pastorale. Plus encore, deux séminaristes tamouls sont attachés à la paroisse et quatre diacres vivent leur vocation dans les diocèses. Le père Cyril Sandou résume l’engagement de sa communauté : "Les missionnaires français nous ont évangélisés, c’est à notre tour d’annoncer la Parole, de faire augmenter la foi en France. Nous contribuons à nourrir la vie des paroisses par la prière, l’action caritative avec en particulier des jeunes très actifs." Cette petite communauté, formidablement vivante et rayonnante, constitue un ferment d’espérance tout comme d’autres. Périphériques à l’envers !