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Comment aborder un sujet difficile avec un enfant ?

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Caroline Moulinet - publié le 11/06/24
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Faire part à un enfant d’une nouvelle difficile, éprouvante, demande de parler en vérité et de faire preuve de délicatesse et de tendresse.

“J’ai appris par hasard le décès de mon grand-père, après ses funérailles! A l’époque, les enfants n’étaient pas toujours présents, mais j’en garde un souvenir terrible. J’avais perdu mon grand-père, et je me sentais trahie, exclue de la souffrance familiale”, confie Marie, aujourd’hui âgée de plus de 60 ans, dont la blessure de cette mise à l’écart est encore vive. Faire part à un enfant d’un sujet difficile, éprouvant, demande de parler en vérité et de faire preuve de délicatesse et de tendresse. Que ce soit la mort d'un proche, le chômage, l'annonce d'une maladie ou le récit d’une catastrophe naturelle, quelles sont les précautions à prendre pour en parler à son enfant ? 

Choisir le moment

Sans attendre éternellement le moment idéal, les parents sont amenés à décider du moment pour annoncer une nouvelle difficile. Un moment choisi, dédié, sans risque d’être interrompu, par le téléphone par exemple. Les adultes veilleront aussi à ce que le cadre soit propice. Le seuil de la porte ou un lieu de passage ne sont pas idéaux. L’enfant peut avoir besoin d’intimité. Il est bon de choisir un lieu propice à accueillir la réaction, les émotions de l’enfant.

Parler avec calme et douceur

Mettre des mots sur la réalité est fondamental. Tout dire et rentrer dans de nombreux détails ne sera pas nécessaire, en revanche la vérité doit être partagée, même aux tout-petits. “Un bébé a une sensorialité qui lui permet de saisir le monde”, explique Nicole Prieur, philosophe et thérapeuthe familiale. L’enfant, quel que soit son âge, ne sera pas choqué de la tristesse de l’adulte. Au contraire, partager sa tristesse rend l’enfant libre d’accepter la sienne. Si l’adulte préfère dire que tout va bien, ou rassurer à outrance, l’enfant risque de douter de ses propres émotions et des sentiments qu’il ressent : doute, colère, peur, tristesse. Des phrases courtes, claires, et sans ambiguïté, permettront à l’enfant de comprendre le message que l’adulte lui transmet. 

Répondre à ses questions

Les adultes n’auront pas forcément toutes les réponses. Que cela ne les empêche pas d’accueillir et de répondre aux interrogations de l’enfant. Est-ce que Papa va retrouver du travail ? Est-ce que Maman va guérir ? Sans entretenir d’illusions, l’adulte peut répondre "Papa va sûrement retrouver du travail mais je ne sais pas quand", "Maman se fait soigner et j'ai confiance que son médecin prend les meilleures décisions possibles". 

L’enfant peut parfois espérer trouver une solution, comme se souvient avec émotion Jean, père de trois filles. “Quand j’ai perdu mon travail, ma deuxième fille m’a apporté les pièces récoltées dans sa tirelire en me demandant si ça pourrait m’aider pour que je sois moins inquiet.” Il est important que les parents accueillent les réactions de l’enfant face à l’épreuve qui se présente, tout en veillant à ne pas laisser le fardeau reposer sur leurs jeunes épaules. Jean a ainsi remercié sa fille de sa générosité tout en la rassurant : “Papa est stressé mais je suis ton papa, je m’occupe de toi.”

Faire preuve de tendresse

L’enfant qui reçoit une douloureuse nouvelle, le décès d’un proche ou même d’un animal, ou encore la maladie d’un être cher, a besoin de réconfort. Avec délicatesse, l’adulte pourra caresser son dos ou lui prendre la main, peut-être le serrer dans ses bras si l’enfant semble réceptif. L’enfant a besoin de sentir physiquement que la grande douleur qu’il apprend est une épreuve, mais que cette épreuve ne le sépare pas de l’amour que ses proches lui portent. 

Plus encore, il est bon de rappeler à l’enfant que rien ne peut le séparer de l’amour de Dieu : “Combien de temps aurai-je l'âme en peine / et le cœur attristé chaque jour ? / Moi, je prends appui sur ton amour ; / que mon cœur ait la joie de ton salut !” (Ps 12).

La douleur peut submerger l’enfant tout entier. Ses parents peuvent néanmoins lui apporter une lueur d’espérance. Il y a un temps pour les larmes, mais un jour, il rira de nouveau. Pour l’instant, la souffrance est là, à apprivoiser, à vivre à l’image du Christ, lui qui est homme de douleurs, familier de la souffrance.

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