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Ces trésors du patrimoine religieux miraculeusement épargnés lors du Débarquement

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Cathédrale de Bayeux

Morgane Afif - publié le 05/06/24

Marche décisive vers la Libération de la France, les bombardements tragiques de plusieurs villes normandes de juin à août 1944 qui ont coûté la vie à des milliers de civils ont aussi vu églises, couvents et abbayes miraculeusement épargnés.

6 juin 1944. Au large des côtes normandes, la marée est basse et le sable s’étend à perte de vue. Il est à peine six heures du matin et le soleil se lève timidement par-delà les falaises. En quelques heures, ce sont près de 7.000 navires qui débarquent sur les plages de la côte de Nacre : “Utah” et “Omaha” pour les troupes américaines ; “Gold”, “Juno” et “Sword” pour les Anglais et les Canadiens. Si l’opération est un succès et que les défenses côtières allemandes sont défaites, s’ensuit une bataille violente, l’opération Overlord, qui s’achève le 30 août après de nombreux et meurtriers bombardements perpétrés par les Alliés pour détruire les voies de communications allemandes. La Normandie agonisante porte dans son linceul les stigmates de la guerre. Le 13 septembre 1944, l’éditorial du journal local, le Havre-Matin, déclare aux Alliés venus libérer la ville : “Nous vous attendions dans la joie, nous vous accueillons dans le deuil”. Sous les gravats d’une région à reconstruire, quelques miracles font néanmoins la joie d’une population meurtrie : églises, couvents et abbayes, quels sont ces trésors du patrimoine religieux qui ont été miraculeusement épargnés ?

1
La basilique Saint-Gervais à Avranches

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La basilique Saint-Gervais à Avranches.

Plusieurs villes du Cotentin sont pilonnées sous les bombes lâchées par l’aviation américaine pour bloquer l’acheminement des troupes allemandes vers les plages du Débarquement. Avranches n’est pas épargnée : la mitraille pleut sur les toits de la ville qu’elle rase sur son passage. Si le centre-ville et le quartier de la gare sont entièrement détruits, la basilique Saint-Gervais, elle, tient bon. Les ondes de choc causées par l’explosion, elles, ont arrêté le mécanisme de son horloge à 15h07.

2
La ville de Bayeux

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Photo prise en juin 1944 de soldats britanniques défilant dans la ville de Bayeux, libérée le 6 juin 1944 à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Située à quelques kilomètres seulement des plages du Débarquement, Bayeux est une des rares villes de la côte normande à avoir été épargnée. C’est à Dom Aubourg, aumônier de la communauté des religieuses de la Charité à Saint-Vigor-le-Grand, village limitrophe de Bayeux, que la ville doit sa préservation miraculeuse. Alors qu’il entend les Allemands quitter leur position dans la nuit du 6 au 7 juin 1944, Dom Aubourg prévient les Anglais au péril de sa vie pour que ceux-ci épargnent la ville. L’opération est un succès et Bayeux s’en sort indemne. 

3
L’abbaye aux Dames de Caen

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L’abbaye aux Dames de Caen.

Alors que la ville est sévèrement détruite par les bombardements, l’abbaye de la Trinité de Caen s’élève encore sur les cendres et les gravats quand les Canadiens libèrent la ville. Aussi appelée l’abbaye aux Dames, l’édifice héberge l’hospice Saint-Louis depuis 1914 quand éclate la bataille de Normandie. L’ancien monastère de moniales bénédictines a été relativement épargné pendant la guerre et la bataille de Caen, des civils ayant alors trouvé refuge dans la crypte sous l’abside de l’église. 

4
L’abbaye aux Hommes de Caen

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La croix rouge sur le toit du lycée dans l’ancienne abbaye aux Hommes.

Ils étaient plus de 8000 à la mi-juillet 1944 à avoir trouvé refuge dans les anciens bâtiments conventuels de l’abbaye aux Hommes et dans l’abbatiale Saint-Etienne et du lycée reconvertis en abris sanitaires où s’est réfugiée la population civile. Pour signaler leur présence aux escadrilles de bombardiers américains venus chasser les Allemands hors de la ville, les civils esquissent d’immenses croix rouges sur les toits des bâtiments, dont certaines sont réalisées à l’aide des draps ensanglantés des champs opératoires. Ainsi préservée des bombardements, l’ancienne abbaye aux Hommes est devenue, en 1965, l’Hôtel de Ville de Caen.

5
La cathédrale Notre-Dame de Coutance

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La cathédrale Notre-Dame de Coutance.

Miraculeusement épargnée par les bombardements de juin 1944, seuls le portail sud et les toitures sont endommagés par les bombes incendiaires qui font fondre le dôme en plomb de la tour-lanterne de la cathédrale.

6
L’église de la Trinité à Falaise

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L’église de la Trinité à Falaise.

À Falaise, si la tour du clocher de l’église de la Trinité s’est effondrée sous les bombardements, emportant avec elle la voûte du chœur, la voûte de la nef où s’étaient réfugiés les civils, a quant à elle miraculeusement tenu bon. Sous les tremblements des bombardements, un second miracle illumine la mémoire des Falaisiens : pendant l’assaut, alors que les bombes pleuvent sur la ville, une jeune femme met au monde un fils.

7
La basilique et le Carmel de Lisieux  

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La basilique de Lisieux.

Le 6 juin 1944 au soir, les premières bombes s’abattent sur la ville qui s’embrase jusqu’à la gare en épargnant le Carmel et les Buissonnets. Les jours suivants, des centaines de bombardiers soufflent la ville dont il ne reste que des ruines. Réfugiés dans la crypte de la basilique de Lisieux, religieux et laïcs implorent l’intercession de la petite Thérèse autour de son reliquaire doré que des carmélites avaient emporté en quittant leur couvent. Lisieux brûle mais le Carmel et la basilique, eux, sont miraculeusement épargnés. 

Tags:
GuerrePatrimoineSeconde guerre mondiale
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