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Embrasement en Nouvelle-Calédonie. Quatre personnes dont un gendarme ont été tuées lors de deux premières nuit d’émeutes dans l’archipel avant l’adoption par l'Assemblée nationale, dans la nuit de mardi à mercredi 15 mai, d’une révision de la Constitution contestée. Fort point de tensions en Nouvelle-Calédonie, cette réforme prévoit d'élargir à de nouveaux électeurs le droit de vote aux élections provinciales, le scrutin local le plus important. Ce corps électoral était figé depuis l'accord de Nouméa de 1998. Sont ainsi concernés quelque 25.000 nouveaux électeurs, natifs et résidents depuis dix ans. Alors que l’état d’urgence a été instauré ce mercredi, l’Église se mobilise également.
L’archevêque de Nouméa, Mgr Michel Marie Calvet, a tenu ce 15 mai une réunion avec les prêtres et les diacres de Nouméa. Il a aussi pris contact avec les protestants afin d’agir en faveur du dialogue et de l’apaisement "Nous allons essayer d'appeler à un temps de réflexion et de prière d’abord, et puis également appeler ceux qui ont une possibilité de décision et d'influence auprès de ceux qui sont actifs, puisqu'actuellement, on a même du bord opposé des gens qui commencent à s'organiser en milices", a-t-il confié dans un entretien à Vatican News.
Face à la force de la violence se dresse une autre force, douce, silencieuse, spirituelle : celle de la prière. “La prière est la force douce et sainte qui s’oppose à la force diabolique de la haine, du terrorisme et de la guerre”, a ainsi déclaré le pape François lors de l’Angélus le 15 octobre dernier. La prière est forte, puissante, efficace, même si les résultats escomptés ne sont pas ceux imaginés. Prier pour la paix, ce n’est pas demander à Dieu d’arrêter les guerres et la violence d’un coup de baguette magique, mais plutôt de changer les cœurs, à commencer par le sien, en vue d’amorcer des gestes de paix.
Une situation préoccupante
Archevêque de Nouméa depuis 1981, Mgr Michel Marie Calvet a déjà vécu plusieurs périodes de troubles dans l’archipel. "Pour le moment, il y a encore beaucoup d'agitation et c'est difficilement contrôlable", détaille-t-il. "Autrement dit, il y a une peur, mais on n'a pas encore de précisions. On a très peu de remontées, donc c'est vraiment une situation qui est préoccupante et encore très instable."
Pour mémoire le texte, approuvé par l'Assemblée nationale dans la nuit de mardi à mercredi, doit désormais être soumis à l'approbation des parlementaires réunis en Congrès, qu'Emmanuel Macron s'est engagé à convoquer à la fin du mois prochain en l'absence d'un accord politique plus large entre les parties calédoniennes. Le chef de l'État a par ailleurs lancé un appel au calme, de même que plusieurs figures du mouvement indépendantiste, qui redoute que cette réforme réduise encore le poids des kanaks sur l'île. Une réunion doit également aussi prochainement être initiée par le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur avec les représentants des forces politiques indépendantistes et loyalistes à Paris afin de parvenir à un accord avant que la réforme constitutionnelle ne soit définitivement adoptée.