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N'ayons crainte de briser le suspens en annonçant les grands faits de cette saison de "The Chosen" : la fin, la seule qui vaille, est écrite d'avance. On le sait, la Christ ressuscitera, parce que le Christ est déjà ressuscité. C'est la manière de montrer à l'écran cette histoire déjà écrite et qui s'écrit encore, qui fait la richesse de The Chosen, comme sa manière si particulière d'incarner au sens propre ces personnages lointains ; Jésus, Pierre, André, Judas, Marie ou Marie-Madeleine, qui, tout à coup, ne paraissent plus si loin.
Les écueils des saisons précédentes se répètent, comme ces décors façon Disneyland et effets "carton pâte" auquel on ne croit pas, ou ces personnages trop propres et bien coiffés, comme sortant d'un salon de beauté. On aurait aimé voir le sanctuaire de Baal et Capharnaüm comme ils le furent vraiment, croupissant dans la boue, la crasse et le sang et sentir la sueur et la poussière sur le front des Douze. De belles trouvailles sont toutefois à saluer et la série vaut vraiment la peine d'être regardée.
Cette saison 4 s'annonce intense alors que la colère du Sanhédrin et de Rome gronde et fulmine contre Jésus et ses disciples. Certains scènes sont ainsi très attendues : parmi elles, l'exécution de Jean-Baptiste et la résurrection de Lazare. Les deux épisodes traversent quelques longueurs que l'on regrette et que la version doublée appesantit encore davantage tant elle prive l'image de sa densité et de son émotion. De très bons éléments, cependant, rehaussent la projection : en premier lieu, la performance éblouissante de Briar Anne Nolet et sa danse envoûtante dont la chorégraphie manifeste l'influence diabolique qui soumet, dans la Bible, les personnages de Salomé et Hérodiade.
Il faut aussi saluer la scène touchante de l'incompréhension des apôtres lorsque Simon reçoit le nom de Pierre, la performance de Jonathan Roumie, renversant dans le rôle de Jésus, comme celle de Paras Patel, toujours très convaincant dans le rôle de saint Matthieu, ainsi que les derniers mots de saint Jean-Baptiste desquels on voit jaillir la grâce du martyre. À l'écran, Dallas Jenkins, réalisateur de The Chosen, conclue : "Dans cette saison, Jésus devient triste ; non pas parce qu'il va mourir, mais parce qu'il doit mourir. Ce n'est pas la perspective de la mort qui l'accable, mais ce constat : les hommes se sont détournés de Dieu, et c'est pour cette raison qu'il doit livrer sa vie".
The Chosen saison 4
Dimanche 31 mars, à partir de 11h45