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Le Conseil de sécurité de l’ONU a récemment alerté sur la situation "critique" en Haïti où un chef de gang a menacé de déclencher une "guerre civile" si le Premier ministre Ariel Henry, de plus en plus sous pression, ne démissionnait pas. Dans ce contexte de violence et alors que trois religieuses ont à nouveau récemment été enlevées cette semaine, Mgr Max Leroy Mésidor, archevêque métropolitain de Port-au-Prince et président de la Conférence des évêques d’Haïti, a partagé ce jeudi 7 mars avec l’Aide à l’Église en détresse (AED) ses inquiétudes. "Tout le monde a peur, même les religieux. Dès qu’on sort à Port-au-Prince, on est en danger", explique-t-il. "Le séminaire se trouve dans un quartier où il y a beaucoup de tirs et d’affrontements. Les gangs vont jusqu’à rentrer dans les églises pour kidnapper les gens. Il y a des paroisses fermées car les curés ont dû partir. La semaine dernière, un curé a dû partir avec quelques fidèles, ils ont marché 15 heures."
Alors qu’il entame sa sixième année comme évêque de Port-au-Prince, Mgr Max Leroy Mésidor explique n’avoir pas pu jusqu’à maintenant "réaliser le quart de ce que je voulais faire, parce qu’on gère le quotidien – un quotidien qui est fait de souffrance, de violence, de tirs, de pauvreté, de privation." Il ne peut pas actuellement visiter les deux tiers de son diocèse car l’accès est bloqué. Pour rejoindre le sud du diocèse, il doit prendre l’avion. "Depuis deux ans, je n’ai pas été à la cathédrale : une fois, alors que j’étais dans mon bureau, il y a eu beaucoup de tirs et j’ai dû attendre pendant quatre heures avant de pouvoir sortir pour célébrer la messe", reprend-t-il. "Des balles ont frappé la fenêtre de mon bureau. La dernière célébration que j’ai pu faire dans la cathédrale a été la messe chrismale. Elle était remplie de 150 prêtres, beaucoup de religieux et de fidèles. Mais à partir de l’Agnus Dei jusqu’à la fin de la célébration, il y a eu des tirs juste à côté ; on voyait la fumée monter tout près de nous. Depuis lors, je n’ai pas pu retourner à la cathédrale ni à l’archevêché."
Les gangs vont jusqu’à rentrer dans les églises pour kidnapper les gens.
Alors que les religieux et les prêtres font régulièrement l’objet d’enlèvements, il l’assure : "Tout le monde a peur, même les religieux." Et d’insister : "Le séminaire se trouve dans un quartier où il y a beaucoup de tirs et d’affrontements. Les gangs vont jusqu’à rentrer dans les églises pour kidnapper les gens. Il y a des paroisses fermées car les curés ont dû partir. La semaine dernière, un curé a dû partir avec quelques fidèles, ils ont marché 15 heures !" Malgré tout, Mgr Max Leroy Mésidor l’assure : "Notre peuple est un peuple qui veut vivre. C’est un peuple qui, dans la souffrance, fait preuve de résilience."