Pour Andrea Tornielli, directeur éditorial des médias du Vatican, la déclaration Fiducia supplicans "s’insère dans le sillon du magistère de ces dernières décennies". C’est ce qu’il affirme dans un éditorial publié le 27 février 2024 sur le portail officiel Vatican News dans lequel il cite une instruction promulguée en 2000 par le cardinal Joseph Ratzinger – futur Benoît XVI – qui était alors préfet de la congrégation pour la Doctrine de la foi.
Publiée le 18 décembre dernier par la Doctrine de la foi, la déclaration Fiducia supplicans autorise les prêtres à dispenser des bénédictions "pastorales" et "spontanées" – et non pas "rituelles" ou "liturgiques" – à des couples de personnes homosexuelles ou divorcées et remariées civilement. Ce document a provoqué une grande vague de protestations au sein de l’Église catholique, notamment en Afrique où, avec l’accord du pape François, ces bénédictions ne seront pas appliquées pour les couples homosexuels.
Un texte approuvé par Jean Paul II
Dans un éditorial, Andrea Tornielli entend répondre aux "critiques qui ont mis en discussion la récente déclaration" et remettent en cause l’existence de deux sortes de bénédiction. Le responsable éditorial des médias du Vatican exhume dans ce but un texte signé par le cardinal Ratzinger à l’époque où il en était responsable des questions doctrinales au Vatican.
Le document en question est l’Instruction sur les prières pour obtenir de Dieu la guérison, et a été promulgué avec l’approbation du pape Jean Paul II le 14 septembre 2000. Dans une phrase de ce long texte, le cardinal Ratzinger opère une distinction entre des bénédictions de guérison qui sont "liturgiques" et d’autres qui sont "non liturgiques".
Andrea Tornielli estime dès lors que c’est la preuve que ces bénédictions non liturgiques ont été "légitimement permises" par l’ancien préfet. Il affirme que la distinction entre les deux natures de bénédiction correspond à celle opérée dans Fiducia supplicans par l’actuel préfet du dicastère, le cardinal Victor Manuel Fernandez.
"La bénédiction pastorale ou spontanée représente une invocation à Dieu pour qu’il permette aux semences du bien de croître dans la direction qu’il désire", écrit l’éditorialiste. Il rappelle que cette bénédiction "ne peut représenter une forme d’approbation" d’une union jugée irrégulière par l’Église.