Si le Moyen et le Proche-Orient se vident progressivement des chrétiens, la Terre sainte, elle, semble faire exception. En 2023, 187.000 chrétiens vivaient en Israël, 2.000 de plus que l'année précédente à en croire le rapport du Service central des statistiques israélien (CBS) publié peu avant Noël. Par ailleurs, ils sont près de 26.000 de plus qu'il y a dix ans. Parmi eux, 75,3% sont des chrétiens arabes, qui vivent principalement dans le district Nord et le district de Haïfa, situé au nord-ouest du pays. Le rapport mentionne en particulier quatre villes où la présence des chrétiens arabes est importante : ils sont 20.800 à vivre à Nazareth, 16.800 à Haïfa, 13.000 à Jérusalem et 10.600 à Shefa-Amr, une ville au nord-ouest du pays.
Le rapport comptabilise aussi le nombre de chrétiens non-arabes, qui représente un quart de la population chrétienne en Israël. Ils sont pour la plupart originaires de l'Europe de l’Est et se sont installés en Terre sainte au cours des dernières décennies. Même s'ils sont bien moins nombreux que les chrétiens arabes, leur proportion dans la population chrétienne du pays tend à augmenter depuis plusieurs années. Ils forment des communautés différentes de la population arabo-chrétienne et vivent principalement dans la région de Tel-Aviv et dans le district voisin.
Des agressions et des crachats
Par ailleurs, le Bureau des statistiques mentionne que la population chrétienne dans son ensemble représente 1,9% de la population en Israël. Mais il ne compte pas le nombre de chrétiens étrangers, principalement des travailleurs d'origine asiatique et sri-lankaise installés en Israël pour une durée plus ou moins longue. Leur nombre pourrait s’élever à près de 150.000.
Cette augmentation du nombre de chrétiens, continue depuis 1950, ne doit pas cacher la réalité souvent difficile de la population chrétienne en Terre sainte. À Jérusalem, les communautés chrétiennes dénoncent depuis plusieurs années la montée de l’intolérance religieuse. Outre les pressions visant à pousser la communauté arménienne hors de son quartier historique, les chrétiens de toutes communautés confondues subissent régulièrement des agressions et des crachats de la part de juifs orthodoxes, comme l'abbé Nikodemus Schnabel, un moine bénédictin agressé par deux jeunes le 2 février dernier.