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Y aurait-il une solution miracle et scientifiquement prouvée pour asseoir (enfin!) son autorité en tant que parent ? C'est en tout cas le difficile sujet de recherche d'une "commission scientifique" créée par le gouvernement en vue d'épauler les parents désemparés.
Dès ce lundi 11 décembre, la commission, coprésidée par le pédopsychiatre Serge Hefez et la spécialiste de la jeunesse Hélène Roques, commence à plancher sur une série de mesures pour venir en aide aux parents en difficulté. Une manière de répondre à la crise parentale mise en lumière par les émeutes de l’été dernier. La commission rassemblera une vingtaine de personnes - démographes, magistrats, pédopsychiatres, philosophes… - et aura "six mois pour faire des propositions concrètes" destinées à "relever les défis de la parentalité d’aujourd’hui".
Les principales pistes de réflexion devraient concerner les options permettant d’épauler les parents dépassés, de restaurer l’autorité parentale, de dénouer les conflits familiaux et de prendre en charge la violence et les dépendances des jeunes. Parmi les autres mesures confirmées, "des travaux d’intérêt général pour les parents défaillants, le paiement d’une contribution financière pour les parents d’enfants coupables de dégradations auprès d’une association de victimes et une amende pour les parents ne se présentant pas aux audiences qui concernent leurs enfants".
"Ce n’est ni ringard ni réac de le dire"
"J’ai une certitude : nous ne pouvons pas nous passer des parents, ni faire sans eux, ni contre eux", a affirmé Aurore Bergé. "Il y a clairement un enjeu d’autorité à restaurer, ce n’est ni ringard ni réac de le dire. On voit bien que des parents peuvent être dépassés, déboussolés face aux nouveaux risques : sédentarité, importance grandissante des écrans aussi. Et tous les milieux sociaux sont affectés".
"Nous pouvons accompagner ceux qui se sentent seuls face à des moments de bascule, d’angoisse, ceux qui voient leur autorité disputée par des pseudo experts qui se déploient sur TikTok", a-t-elle déclaré. "Ça signifie quoi être des parents ?" a encore interrogé la ministre de la solidarité et des familles. "Et où est le second parent, souvent le père ? Les pères ne peuvent pas se résumer à une pension alimentaire. La société a fini par s’accommoder du fait que les femmes assument seules certaines missions auprès des enfants", a-t-elle relevé.
Des lieux de médiation
Interviewé par France Info, Serge Hefez, psychiatre et psychanalyste à l'hôpital de La Salpêtrière de Paris qui coprésidera la commission, a affirmé son désir d’aller "dans le sens du soutien" des "familles en difficulté" plutôt que de surveiller et punir. "J'ai pu constater qu'en faisant un travail auprès des familles de ces jeunes qui sont souvent dépassées, qui ne comprennent pas ce qui se passe, on arrive très nettement à améliorer la situation", témoigne-t-il.
Le psychiatre a ensuite développé une première idée de mesure : rétablir des lieux de soutien à la parentalité. "Il s'agit d'offrir aux familles des lieux de médiation, où elles vont pouvoir trouver de l'aide, du soutien en amont de tout ce qui est le judiciaire, le psychiatrique et le social", explique-t-il. "J'aimerais que l'on constitue un peu le village, c'est-à-dire que l'on trouve dans la communauté des aides un petit peu naturelles de soutien à la parentalité quand les parents sont dépassés par la situation". Et de citer comme exemple les "Maisons vertes", un projet initié en 1979 par Françoise Dolto, où des parents pouvaient venir à n'importe quelle heure du jour, rencontrer d'autres parents, mais aussi des éducateurs, des psychologues...