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La crèche, un Évangile vivant

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Montage Aleteia NLD Illustration I Shutterstock / Canva

La rédaction d'Aleteia - publié le 03/12/23

Le 800e anniversaire de la première crèche, mise sur pied par saint François d’Assise dans le petit village de Greccio lors de la nuit de Noël 1223, invite à méditer sur le sens profond de la crèche. C’est pourquoi, chaque dimanche de l’Avent, Aleteia publie un extrait de la lettre apostolique du pape François sur la signification de la crèche, Admirabile signum (2019), assorti d’une courte méditation.

1. Le merveilleux signe de la crèche, si chère au peuple chrétien, suscite toujours stupeur et émerveillement. Représenter l’événement de la naissance de Jésus, équivaut à annoncer le mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu avec simplicité et joie. La crèche, en effet, est comme un Évangile vivant, qui découle des pages de la Sainte Écriture. En contemplant la scène de Noël, nous sommes invités à nous mettre spirituellement en chemin, attirés par l’humilité de Celui qui s’est fait homme pour rencontrer chaque homme. Et, nous découvrons qu’Il nous aime jusqu’au point de s’unir à nous, pour que nous aussi nous puissions nous unir à Lui.

Par cette lettre je voudrais soutenir la belle tradition de nos familles qui, dans les jours qui précèdent Noël, préparent la crèche. Tout comme la coutume de l’installer sur les lieux de travail, dans les écoles, les hôpitaux, les prisons, sur les places publiques… C’est vraiment un exercice d’imagination créative, qui utilise les matériaux les plus variés pour créer de petits chefs-d’œuvre de beauté. On l’apprend dès notre enfance : quand papa et maman, ensemble avec les grands-parents, transmettent cette habitude joyeuse qui possède en soi une riche spiritualité populaire. Je souhaite que cette pratique ne se perde pas ; mais au contraire, j’espère que là où elle est tombée en désuétude, elle puisse être redécouverte et revitalisée.

2. L’origine de la crèche se trouve surtout dans certains détails évangéliques de la naissance de Jésus à Bethléem. L’évangéliste Luc dit simplement que Marie “mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune” (Lc 2, 7). Jésus est couché dans une mangeoire, appelée en latin praesepium, d’où la crèche.

En entrant dans ce monde, le Fils de Dieu est déposé à l’endroit où les animaux vont manger. La paille devient le premier berceau pour Celui qui se révèle comme “le pain descendu du ciel” (Jn 6, 41). C’est une symbolique, que déjà saint Augustin, avec d’autres Pères, avait saisie lorsqu’il écrivait : “Allongé dans une mangeoire, il est devenu notre nourriture” (Serm. 189, 4). En réalité, la crèche contient plusieurs mystères de la vie de Jésus de telle sorte qu’elle nous les rend plus proches de notre vie quotidienne.

“Je voudrais représenter l’Enfant né à Bethléem, et voir avec les yeux du corps, les souffrances dans lesquelles il s’est trouvé” (Saint François d’Assise)

Mais venons-en à l’origine de la crèche telle que nous la comprenons. Retrouvons-nous en pensée à Greccio, dans la vallée de Rieti, où saint François s’arrêta, revenant probablement de Rome, le 29 novembre 1223, lorsqu’il avait reçu du Pape Honorius III la confirmation de sa Règle. Après son voyage en Terre Sainte, ces grottes lui rappelaient d’une manière particulière le paysage de Bethléem. Et il est possible que le Poverello ait été influencé à Rome, par les mosaïques de la Basilique de Sainte Marie Majeure, représentant la naissance de Jésus, juste à côté de l’endroit où étaient conservés, selon une tradition ancienne, les fragments de la mangeoire.

Les Sources franciscaines racontent en détail ce qui s’est passé à Greccio. Quinze jours avant Noël, François appela un homme du lieu, nommé Jean, et le supplia de l’aider à réaliser un vœu : “Je voudrais représenter l’Enfant né à Bethléem, et voir avec les yeux du corps, les souffrances dans lesquelles il s’est trouvé par manque du nécessaire pour un nouveau-né, lorsqu’il était couché dans un berceau sur la paille entre le bœuf et l’âne” [Thomas de Celano, Vita Prima]. Dès qu’il l’eut écouté, l’ami fidèle alla immédiatement préparer, à l’endroit indiqué, tout le nécessaire selon la volonté du saint. Le 25 décembre, de nombreux frères de divers endroits vinrent à Greccio accompagnés d’hommes et de femmes provenant des fermes de la région, apportant fleurs et torches pour illuminer cette sainte nuit. Quand François arriva, il trouva la mangeoire avec la paille, le bœuf et l’âne. Les gens qui étaient accourus manifestèrent une joie indicible jamais éprouvée auparavant devant la scène de Noël. Puis le prêtre, sur la mangeoire, célébra solennellement l’Eucharistie, montrant le lien entre l’Incarnation du Fils de Dieu et l’Eucharistie. À cette occasion, à Greccio, il n’y a pas eu de santons : la crèche a été réalisée et vécue par les personnes présentes [Thomas de Celano, Vita Prima].

C’est ainsi qu’est née notre tradition : tous autour de la grotte et pleins de joie, sans aucune distance entre l’événement qui se déroule et ceux qui participent au mystère.

Le premier biographe de saint François, Thomas de Celano, rappelle que s’ajouta, cette nuit-là, le don d’une vision merveilleuse à la scène touchante et simple : une des personnes présentes vit, couché dans la mangeoire, l’Enfant Jésus lui-même. De cette crèche de Noël 1223, “chacun s’en retourna chez lui plein d’une joie ineffable” [Thomas de Celano, Vita Prima].

Méditation

La crèche est comme un “Évangile vivant”, nous dit le Pape, dans la mesure où elle découle directement des textes de la Bible. Les Évangiles sont la source première. Allons donc y puiser toutes les informations pour connaître les détails de la naissance de Jésus à Bethléem, et pour, grâce à la méthode des cinq sens de saint Ignace, rendre l’Évangile véritablement vivant et se rapprocher ainsi de l’Enfant Jésus qui vient de naître. 

Saint Ignace invite, à travers les cinq sens, à imaginer les passages de la Bible, à se représenter soi-même dans la scène auprès du Christ. Le but ? Faire du texte biblique un chemin de rencontre avec le Christ. Il engage ainsi à entendre le bruit de la foule, visualiser les personnages, s’imprégner de chaque détail… Car c’est en goûtant le texte avec ses cinq sens que l’on peut s’y immerger totalement pour se tenir au plus près du Christ.

Revenons à la Nativité du Christ. Dans la Bible, Luc dit simplement que Marie “mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune”. (Lc 2, 7).

Invitons-nous dans la crèche et observons le nouveau né dans sa mangeoire, qui dort ou qui gigote… Écoutons ses pleurs, tout mal couché qu’il est. Il fait sans doute très froid, dehors, une nuit de décembre à Bethléem. Sentons aussi l’odeur du lait maternel, des langes propres ou encore celle du bois de son berceau de fortune… Sentons la rugosité de la mangeoire, ou au contraire la douceur des mains de Marie qui emmaillote Jésus… Approchons-nous de Jésus, prenons conscience de l’inconfort de sa naissance, laissons-nous attirer par son humilité et mettons-nous, en cette première semaine de l’Avent, spirituellement en chemin.

Tags:
AventcrècheNoëlPape François
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