Une frappe a touché mardi 17 octobre l'hôpital Al-Ahli Arabi, situé au nord de la bande de Gaza, causant la mort d'un grand nombre de victimes. Le bilan actuel dressé par les autorités palestiniennes fait état de 200 à 500 morts sans que cela puisse être vérifié. Cet hôpital est administré par le diocèse anglican de Jérusalem, qui s'est exprimé peu de temps après l'attaque. "En ce jour solennel de jeûne et de prière pour la paix, la réconciliation et la fin de ce conflit éprouvant, les chrétiens de Terre sainte se sont unis. Cependant, ce jour de prière a été entaché par une attaque brutale sur notre hôpital."
Si le diocèse anglican de Jérusalem évoque des frappes israéliennes, les différentes parties au conflit se renvoient mutuellement la responsabilité de l'attaque, dont l'origine n'a pu être établie avec certitude à cette heure. Ainsi, le Hamas accuse Tsahal, l’armée israélienne, d’être à l’origine du tir, tandis que l’Etat hébreu incrimine le jihad islamique palestinien, mouvement terroriste actif dans la zone de Gaza depuis les années 1980.
"Avec les termes les plus forts, nous condamnons cette attaque atroce", affirme encore le diocèse qui veut rappeler que "les hôpitaux, selon les principes du droit international humanitaire, sont des sanctuaires, et pourtant cette agression a violé ces frontières sacrées." Évoquant la dévastation causée par les frappes, le diocèse blâme également "le ciblage sacrilège de l'église", allusion à l'église baptiste de Gaza qui se trouve à proximité de l'hôpital, touchée par les bombardements mais dont les dégâts subis semblent être mineurs.
Ordre d'évacuation
L'hôpital arabe Al Ahli est l'un des 22 hôpitaux du nord de Gaza. Fondé en 1882, il dispose d'une capacité de 80 lits, hospitalisant 400 patients par mois et réalisant 300 interventions chirurgicales. Il est considéré comme l'un des meilleures centres de soin médicaux de la bande de Gaza, proposant même un programme gratuit de détection du cancer du sein. C'est sur le centre de détection du cancer qu'aurait touché le tir en question, endommageant deux étages où se trouvent les services d'échographie et de mammographie.
Après l'attaque d'une violence inouïe du Hamas contre Israël le 7 octobre, l'armée israélienne a engagé une vaste opération de représailles et ordonné l'évacuation de la partie nord de l'enclave palestinienne, jugée impossible par l'ONU et les Etats-Unis. Les hôpitaux ont plaidé pour demeurer ouverts afin de prodiguer les premiers soins aux victimes du conflit en cours, décrit le site officiel de l'Église anglicane.
De son côté, le pape François a appelé lors de son audience générale du 18 octobre à faire « tout le possible » pour éviter « une catastrophe humanitaire » à Gaza, invitant à une nouvelle journée de jeûne et de prière le 27 octobre. "La guerre ne résout aucun problème, elle sème seulement mort et destruction, elle augmente la haine, elle multiplie la vengeance", a martelé le Pape.