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La deuxième semaine du Synode sur l’avenir de l’Église qui bat son plein au Vatican tout le mois d’octobre, s’est ouverte ce lundi 9 octobre 2023. Alors qu’une quinzaine de membres – sur 365 – étaient absents, dont certains déclarés positifs au Covid, le pape François non plus n’a pas participé à cette matinée, retenu par des "imprévus", a indiqué le Bureau de presse du Saint-Siège à I.Media. Des participants ont notamment pu s’exprimer sur les différentes conceptions de la synodalité dans le monde.
Les pères et mères synodaux ont d’abord participé à une messe en rite byzantin présidée dans la basilique Saint-Pierre par le patriarche d’Antioche des grecs-melkites, Youssef Absi. Dans son homélie, le cardinal Béchara Boutros Raï, patriarche d’Antioche des maronites, a énuméré tous les défis sur lesquels l’Église est appelée à se pencher, citant entre autres le changement climatique, la lutte contre "un système économique qui produit exploitation et inégalité", la guérison des victimes des abus sexuels, de pouvoir et de conscience, la pastorale des couples divorcés-remariés, les personnes en mariage polygame.
Tous se sont ensuite retrouvés autour des tables rondes installées dans la salle Paul VI du Vatican, pour la congrégation générale ouvrant le deuxième temps de ce mois de travail. Une quinzaine de membres étaient absents, dont 5 qui se sont excusés pour raison de santé, et parmi eux se trouvent 4 cas de Covid. Le pape François, dont la chaise est restée vide, était retenu "par des engagements imprévus" et n’a "pas le covid", a précisé la communication vaticane.
Le cardinal Jean-Claude Hollerich, rapporteur général du Synode, a introduit les travaux en expliquant que les groupes de partage – Circuli Minores – avaient été réorganisés selon les langues et thématiques choisis par les membres. Parmi les questions abordées, ils se demanderont notamment "comment pouvons-nous vivre notre foi profondément dans notre propre culture sans exclure les personnes d’autres cultures ?".
Chez les orthodoxes, le Synode n’intègre pas les laïcs
Dans son intervention, l’assistant spirituel du Synode, le prêtre dominicain Timothy Radcliffe, a invité à dépasser "les étiquettes faciles". "Ce qui nous isole tous, c’est d’être pris au piège de petits désirs, de petites satisfactions, comme celle de battre nos adversaires ou d’accéder à un statut", a-t-il lancé.
Un représentant du patriarcat œcuménique de Constantinople, le métropolite Job de Pisidie, a pris la parole pour souligner les divergences entre "la compréhension de la synodalité dans l’Église orthodoxe" et celle de l’assemblée du Synode des évêques, où pour la première fois cette année, 43 laïcs ont droit de vote. Chez les orthodoxes, a-t-il argué, "un synode est une réunion délibérative d’évêques, et non une assemblée consultative de clercs et de laïcs". Se référant à la place particulière du pape François, qui ne prend pas part au vote et a le dernier mot sur les décisions, Job de Pisidie a précisé que dans l’Église orthodoxe, "le primat fait partie du synode ; il n’a pas d’autorité supérieure au synode et n’en est pas exclu".
Deux intervenants d’Asie ont présenté la manière de concevoir la synodalité dans leur région, où les catholiques représentent 3% de la population. Siu Wai Vanessa Cheng, laïque membre de la communauté des Focolari à Hong Kong, s’est faite l’avocate de "ceux qui se taisent pour une raison ou une autre". Et de citer les cultures asiatiques qui "ne favorisent pas le franc-parler pour diverses raisons, telles que la peur de commettre des impairs et de perdre la face, de ne pas être accepté par son cercle social, d’être identifié comme problématique, irrespectueux et provocateur devant toutes sortes d’autorités, etc". "De nombreux fidèles peuvent avoir tendance à rester silencieux au lieu d’exprimer leurs propres opinions et préoccupations", a-t-elle averti.
Dans l’après-midi, l’assemblée élira les membres de la Commission pour le rapport de synthèse, et les membres de la Commission pour l’information, avant de former les groupes de partage. Suivront dans les prochains jours trois congrégations générales.