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L’étonnant cadeau du pape François au président mongol

Pope Francis meets with Mongolia's President Ukhnaagiin Khurelsukh during a courtesy visit at the State Palace in Ulaanbaatar

Photo by REMO CASILLI / POOL / AFP

Camille Dalmas - publié le 02/09/23

Lors de sa rencontre avec les autorités civiles mongoles ce samedi, le pape François a offert au président mongol Ukhnaagiin Khürelsükh la reproduction d'un très vieux manuscrit conservé dans la bibliothèque vaticane. Un manuscrit qui, s'il est présenté comme « signe d'une amitié ancienne », raconte en fait les débuts difficiles de la rencontre entre l'empire nomade mongol et la Chrétienté.

Envoyée par le petit-fils de Gengis Khan, le khan Güyük, cette missive rédigée dans les caractères mongols traditionnels, a été rapportée à Rome par l’envoyé du pape Innocent IV, le franciscain Jean de Plan Carpin. Ce dernier s’était rendu à la cour du khan en 1246 pour lui porter un message lui demandant de cesser de massacrer les chrétiens – notamment ceux de Hongrie – et lui exposant les principes dans la foi en l’enjoignant à l’embrasser. 

Dans son discours, le pape François a dit espérer que le précieux manuscrit puisse être le “signe d’une amitié ancienne qui grandit et se renouvelle”. Une belle intention, qui semble cependant ignorer totalement le contenu du courrier. Les paroles adressées par le khan au pontife sont de fait sans équivoque : 

Tu dois dire avec un cœur sincère : “Je me soumettrai et te servirai”. Et toi-même, comme chef de tous les Princes, dois venir me voir pour me servir et te mettre à ma disposition. À cet instant je reconnaîtrai ta soumission. Si tu n’observes pas le commandement de Dieu, et si tu ignores mon commandement, je te connaîtrais comme mon ennemi.

Bien entendu, la lettre fut très peu appréciée par le Saint-Siège. Innocent IV répondit notamment en 1248 par la lettre apostolique Viam agnoscere veritatis, dans laquelle il demandait aux Mongols d’en finir avec leurs menaces. 

Plutôt que sur ce mauvais souvenir datant de 800 ans, le pape François a donc préféré insister sur la symbolique d’un premier contact officiel entre le peuple mongol et Rome. De la même façon, il a vanté l’héritage de la “pax mongolica” imposée par l’Empire mongol en Asie centrale, et ce même si l’historienne Marie Favereau considère dans son ouvrage La Horde (Perrin, 2023) que “la notion de paix, ici, ne peut-être entendue que comme l’acceptation de la domination mongole par les peuples assujettis”. 

Cependant, après ce départ houleux, les échanges entre chrétiens et mongols se sont intensifiés entre le XIIIe et le XVe siècle, parfois en de meilleurs termes. Ainsi, en 1262, le khan Houlagou, chef de la Horde d’Or, proposa au pape de rendre Jérusalem à la chrétienté, en échange d’une alliance contre les sultans d’Égypte. Et en 1307, le diocèse de Cambaluc – l’antique Pékin alors tenue par la dynastie mongole Yuan – put être érigé par le pape Clément V avec l’accord des autorités mongoles.

[EN IMAGES] Le voyage du pape François en Mongolie

Tags:
MongoliePape François
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