Pendant son voyage de cinq jours en terre lusitanienne, le pape de 86 ans a tenu à faire une étape au célèbre sanctuaire où il s’était déjà rendu en 2017, pour le centenaire des apparitions mariales aux trois jeunes pastoureaux Jacinta, Francesco et Lucia, sur les collines de la Cova da Iria.
Le chef de l’Église catholique s’est envolé à 8h en hélicoptère militaire, pour franchir les 120 kilomètres séparant Lisbonne de Fatima. Après son vol d’une trentaine de minutes, il a été accueilli par les cloches du sanctuaire, dont le clocher se détachait sur la lueur grise-orangée d’un ciel teinté par un incendie à quelques dizaines de kilomètres.
Sillonnant l’esplanade en papamobile, le pape y a trouvé une foule chaleureuse de 200.000 personnes, au milieu de laquelle il a béni de très nombreux enfants. Dans la chapelle des apparitions, édifice ouvert sur la place, le pontife s’est recueilli en prière devant la statue de la Vierge, durant un long temps de silence, tandis que des cendres continuaient à pleuvoir sur la foule.
Puis le 266e pape a remis à la Vierge un chapelet en or, avant de réciter le chapelet en plusieurs langues avec des jeunes malades. Tandis que se succédaient les « dizaines » de chapelet – dont l’une a été récitée en italien par une jeune femme qui a démontré une application touchante à articuler malgré son handicap d’élocution –, le pontife argentin, lui-même très attaché à la Vierge de Fatima, n’a pas caché son émotion.
Le pape a ensuite improvisé en espagnol une courte catéchèse sur la Vierge Marie, sans faire mention de la prière pour la paix. Auparavant cependant, Mgr José Ornelas Carvalho, évêque de Fatima et président de la conférence épiscopale portugaise, avait assuré dans sa salutation que les fidèles s’associaient à la prière du pape « pour la paix, […] en pensant en particulier à la guerre en Ukraine et à tant d’autres foyers de conflits dans le monde ».
Le 25 mars 2022, un mois après le déclenchement de l’invasion russe en Ukraine, le pape François avait consacré la Russie, l’Ukraine et le monde au Cœur immaculé de Marie, dans la basilique Saint-Pierre. Une consécration indissociable de Fatima, puisqu’au cœur de la première guerre mondiale, la Vierge apparaissant avait demandé de consacrer la Russie à son Cœur immaculé.