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"Lève-toi et marche… Euh bah non, en fait !" La blague a beau se répéter plusieurs fois, elle n’entame en rien la bonne humeur rayonnante des 34 membres du groupe de l’association "à fond la vie", faisant des courses de fauteuil dans les rues escarpées de Lisbonne. Au total, dix personnes handicapées ont fait le voyage depuis la France, avec 24 personnes valides, parmi lesquelles un prêtre de la Communauté Saint-Martin, une infirmière et deux kinésithérapeutes.
"C’est un projet un peu fou", reconnaît Joseph, l’un des responsables de ce "road-trip" original qui a conduit le groupe de Paris à Lisbonne à travers plusieurs étapes dans des campings et des soirées très festives. L’expérience spirituelle est au centre de l’aventure, pour les personnes handicapées qui n’entrent pas forcément dans la catégorie d'âge des JMJ mais qui ont saisi l’occasion de vivre cette expérience unique de rencontre avec Dieu.
Mathilde voulait aller à la rencontre des personnes handicapées, vaincre ses appréhensions. "Je me rends compte qu’eux donnent de leur temps aussi pour nous, ils nous aident à vivre les JMJ comme un temps de guérison et de conversion. Je suis toujours très émue quand je les vois recevoir la communion : j’ai l’impression que Jésus leur parle! Et c’est ce qu’ils me disent!", raconte-t-elle.
"Des personnes qui ont du mal à s’exprimer ont pu se confesser", raconte Joseph, ému par la confiance apportée par des personnes qui n’ont d’autre choix que de faire confiance à leurs accompagnateurs, qui ne sont pas des professionnels du soin. "Les personnes handicapées gèrent plus facilement que nous l’effort, la frustration, la difficulté", témoigne-t-il.
Un temps de joie et de ressourcement
En fauteuil roulant et atteinte par des difficultés d’élocution, Solenne rêvait de venir aux JMJ depuis que son frère lui avait raconté son expérience à Cracovie, en 2016. La ville de Lisbonne est certes un peu compliquée pour la circulation des fauteuils, mais ce pèlerinage "donne un coup de boost, cela fait du bien" pour la vie spirituelle, témoigne cette étudiante en Lettres modernes à l’université de Saint-Quentin-en-Yvelines.
Clémence, coordinatrice du groupe, est certaine que cette expérience portera des fruits durables. "Tout ce qui ressort, c’est de la joie, insiste-elle. On sera crevés quand on va rentrer, mais on aura des paillettes dans les yeux pour toute l’année."