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“Sur cette pierre, je bâtirai mon abbaye !” : l’ambitieux chantier des bénédictins de la Garde

Coup d'envoi du chantier des bénédictins de la Garde, mai 2023.

Cécile Séveirac - publié le 08/07/23 - mis à jour le 08/08/23
À Saint-Pierre de Clairac (Lot-et-Garonne), les 17 moines de l’abbaye bénédictine Sainte-Marie de la Garde se retrouvent à l’étroit dans leur ancien prieuré. En mai 2023, l’abbaye a donc sonné le coup d’envoi d’un gigantesque chantier afin de construire cloître, clocher et abbatiale.

Installés à Saint-Pierre-de-Clairac, les moines bénédictins de Sainte-Marie de la Garde se sont lancés comme un défi, et pas des moindres, de transformer leur monastère en abbaye. Le 2 mai 2023, un grand chantier a débuté afin d’offrir à la communauté un cloître, un clocher et une abbatiale. Un projet d’envergure mais aussi de longue haleine, qui s’étalera sur les dix prochaines années. La première phase tout juste entamée devrait durer environ trois ans jusqu’en 2026, avant la construction définitive du cloître, dont les trois ailes comporteront le réfectoire, la salle du chapitre, les cellules des moines et la sacristie.

Maquette de l'abbaye de la Garde. La partie à construire est visible tout à droite de l'image, avec le cloître.

Érigée en abbaye en 2021, Sainte-Marie de la Garde est la petite sœur de la célèbre abbaye du Barroux, fondée par Dom Gérard en 1970. Huit moines viennent alors poser leurs valises dans le domaine de la Garde et aménager les bâtiments de ce grand corps de ferme en monastère. Aujourd’hui, la communauté qui compte 17 moines a le désir de voir les choses en grand. Pour le père abbé de l’abbaye, Dom Marc Guillot, "ce chantier rejoint l’appel du pape François de faire naître beaucoup de monastères dans l’Église". En avril 2023, le Pape avait en effet consacré une audience générale aux moines, les appelant le "cœur battant de l’Évangile", "force invisible qui soutient la mission".

Les bénédictins de l'abbaye de la Garde.

Répondre aux besoins de la vie monastique et laïque

Le chantier répond donc à une double vitalité. "Outre la réponse aux besoins d’une communauté qui a choisi la vie contemplative et fait naître des vocations, il y a un véritable dynamisme de la communauté laïque.  Par notre héritage, nous avons cette dimension d’accompagnement spirituel intramuros. De plus en plus de personnes viennent au monastère qu’elles voient comme une sorte d’oasis spirituel, avec la beauté de la liturgie traditionnelle et le chant grégorien qui attirent", explique à Aleteia Dom Guillot. "La règle de Saint-Benoît continue de montrer son actualité. Tout cela est une source d’espérance immense dans un pays qui se déchristianise. "

Face à l’afflux de fidèles, les moines n’ont plus d’autre choix que de pousser les murs. Car pour le moment, la chapelle ne peut accueillir qu’entre 90 et 100 personnes pour les offices. Elle doit donc être prolongée d’une grande tente de mai à octobre, dans laquelle de grands écrans permettent de suivre la retransmission de la messe. Ainsi, l’objectif est de doubler les capacités afin de permettre aux fidèles de suivre la messe dans les meilleures conditions. À terme, si le chantier poursuit correctement son cours, Dom Guillot envisage d’augmenter le nombre de places pour les retraitants au cœur du monastère, en les faisant passer de 7 à 15. "Ce n’est toutefois pas envisageable avant que l’abbatiale ne soit elle-même achevée", tempère-t-il. En attendant, une maison extérieure permet d’accueillir les familles et les pèlerins qui désirent se rapprocher de l’abbaye pendant quelques jours. 

Extérieur du réfectoire

Proposer du Beau  

Au total, huit millions d’euros seront nécessaires pour permettre aux moines d’arriver au bout de leur chantier. L’essentiel de ce montant sera collecté grâce aux dons et au mécénat. Les entreprises qui travailleront à faire sortir de terre les murs de cette nouvelle abbaye sont toutes locales. Fondations en granit, structures en pierre : l’abbaye de Sainte-Marie a choisi de s’inspirer de ses grandes sœurs cisterciennes ou clunisiennes de Silvacane, Sylvanès, Sénanque ou encore Conques, avec leur somptueuse architecture romane qui défie les affres du temps. "Nous avons les pierres vivantes. Maintenant, il nous faut les murs", sourit Dom Guillot. 

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