Bien entendu, implorer le Seigneur n’est pas une formule magique. Réclamer son aide n’exclut pas des révisions dignes de ce nom et un travail sérieux tout au long de l’année. Néanmoins, lorsqu’un étudiant a fait tout ce qui lui était possible de faire, et qu’il reste tétanisé, à cause de sa timidité, à l’idée de devoir parler durant vingt minutes, ce verset de la Bible peut lui être d’un grand réconfort.
Il est tiré du Livre des Nombres, lorsque l’ânesse de Balaam, frappée par trois fois par son maître à cause de son refus d’avancer, se met soudain à parler sous l’action de Dieu : "Alors le Seigneur ouvrit la bouche de l’ânesse" (Nb 22, 28). Il ne s’agit absolument pas de comparer un élève de terminale avec une ânesse – sa confiance en lui en prendrait un sacré coup – mais de l’inviter à s’abandonner à la Providence et à avoir confiance en la toute-puissance de Dieu.
"Alors le Seigneur ouvrit la bouche de l’ânesse."
C’est l’expérience qu’a faite Bénédicte Delelis, enseignante en théologie et auteur de nombreux livres spirituels, et qu’elle raconte dans son dernier ouvrage Lettre à ceux qui ont la vie devant eux (Mame). Durant ses études de théologie, elle était prise de tels accès de timidité qu’elle ne pouvait "quasiment plus parler". Elle choisit alors dans la Bible "une devise qui obligerait Dieu à [lui] venir en aide". Son choix se porta sur ces quelques mots : "Et le Seigneur ouvrit la bouche de l’ânesse". "Si Dieu avait accompli la prouesse de faire parler une ânesse, il pourrait bien faire de même pour moi", confie-t-elle.
C’est en se répétant ce verset qu’elle se rendit à son premier cours en tant qu’enseignante. Et effectivement, "il le fit", témoigne-t-elle. "L’inquiétude et la peur peuvent paralyser. Mais elles peuvent aussi devenir un exercice d’abandon à la providence de Dieu. Il est bon. Il ne laisse pas seules ses créatures ; il ne les abandonne pas." Réconfortant non ?