À quelques jours de l’anniversaire de l’incendie de Notre-Dame de Paris, la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, a visité la cathédrale Notre-Dame d'Amiens mardi 11 avril, afin de suivre l'avancée des travaux de sécurisation de l'édifice. Ceux-ci ont eu lieu dans le cadre du plan "Sécurité cathédrales" de France Relance, lancé en 2019 par le gouvernement après l'incendie la cathédrale parisienne afin de "s'assurer que ces monuments emblématiques de notre patrimoine disposent tous d’un niveau de sécurité incendie satisfaisant tant dans le domaine de la protection des personnes que dans celui de la préservation du patrimoine culturel".
Au total, 86 cathédrales appartiennent à l'État et relèvent du ministère de la Culture. Rima Abdul-Malak a donc annoncé que 52 millions d'euros supplémentaires seront alloués aux cathédrales de France (hors cathédrale Notre-Dame de Paris), dont 12 millions pour la sécurité incendie et 40 millions pour des travaux de restauration. Cette enveloppe permettra notamment l'installation de caméras thermiques, afin de détecter des chaleurs inhabituelles ou des intrusions, a détaillé la ministre auprès de France Bleu. En 2021-2022, 167 millions d'euros ont été investis dans les cathédrales et 220 millions le seront d'ici fin 2023. Ces différents investissements auraient permis, selon la ministre, d'améliorer la situation sécuritaire et l'entretien des cathédrales. "Aujourd’hui, le niveau global de sécurité des cathédrales a été très nettement relevé. Et, plus globalement, il y a eu une véritable prise de conscience collective des risques et de la manière de les gérer", a-t-elle affirmé dans une interview à La Croix. Elle évoque par ailleurs une "véritable révolution d'approche", dans la mesure où jusqu'à l'incendie de Notre-Dame de Paris, seule la sécurité des personnes était prise en compte et non celle du patrimoine.
L'enjeu du patrimoine religieux non-protégé
Actuellement, seules 53 cathédrales sont équipées d'un système de détection incendie et d'une télésurveillance. L'objectif, a assuré la ministre dans La Croix, "est qu’elles le soient toutes pour pouvoir préserver au mieux ce patrimoine si précieux."
Si l’État est le garant du bon entretien des édifices religieux protégés au titre de "Monument historique" (soit environ 10.000 églises), le défi que représentent l'entretien et la conservation du patrimoine religieux non protégé demeure. Un certain nombre de ces églises est effectivement en danger de disparition. D’après un rapport d’information mené en 2022 par les sénateurs Pierre Ouzoulias et Anne Ventalon, 2.500 à 5.000 églises sont menacées d’être abandonnées, vendues ou détruites d’ici à 2030.