Le programme de l’assemblée plénière des évêques qui s’ouvre à Lourdes ce mardi 28 mars s’annonce dense. Réunis jusqu’au 21 dans la cité mariale, les évêques vont devoir se prononcer sur 60 propositions afin d’en finir avec les abus commis dans l’Église. D’où sortent-elles ? Après la publication du rapport de la Ciase en octobre 2021 et la reconnaissance un mois plus tard par les évêques de France de la responsabilité de l’Église dans les abus sexuels et le caractère "systémique" de ces violences, ces derniers avaient voté dans la foulée la création de neuf groupes de travail chargés de réfléchir à des réformes de fond, sous la responsabilité de laïcs et avec des personnes victimes.
Partage de bonnes pratiques devant des cas signalés, confession et accompagnement spirituel, accompagnement des prêtres mis en cause, formation des futurs prêtres, comment associer les fidèles laïcs… Les thématiques arrêtées et les propositions qui vont en découler sont nombreuses et ont été compilées dans un rapport de 270 pages, reçu en amont de l’assemblée plénière par chacun des évêques le 15 mars afin de leur permettre de discuter – et voter – en toute connaissance du sujet.
La place des laïcs
"Pour lutter contre l’entre-soi qui favorise les abus", les groupes de travail prônent de "renforcer" la place des laïcs et en particulier celle des femmes, "dans la liturgie et aux postes de décision" au sein des différentes instances de l’Église. Alors que certaines communautés de fidèles ont été le lieu d'abus spirituels et d'agressions sexuelles ces dernières décennies, le rapport préconise également une vigilance forte sur ces structures avec un plus grand contrôle du fondateur, du projet, de la gouvernance, des visites extérieures… D'autres recommandations portent sur la mise en place d’une culture de l’évaluation de l’exercice de la mission des prêtres et des évêques.