Vous arrive-t-il de refuser de passer à l’acte, de goûter à l'oisiveté, d’éviter l'effort ou de connaître une lenteur anormale à fonctionner, à réagir ? Avec une habitude très remarquée aujourd’hui pour la procrastination, qui cantonne à faire dans l’imaginaire pour le lendemain, la paresse s’appelle aussi la flemme. Ses causes peuvent être le manque de force physique ou une mauvaise volonté psychique, un manque de mobile, de motivation, et ses conséquences l’inefficacité, l’inutilité, et aujourd’hui…l’addiction aux écrans. C’est un des péchés capitaux car il en entraîne beaucoup d’autres. L’oisiveté est la mère de tous les vices. Le paresseux ignore son mal et le mal qu’il fait aux autres ! C’est un péché social. "Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus !" (2 Th 3, 10).
Le remède peut être déjà de planifier les tâches, de chercher du plaisir dans le travail, d’éviter la routine, mais par excellence la vertu qui combat ce vice est la persévérance. Si la paresse est une maladie de la volonté, son remède est dans la volonté, siège de la persévérance, grande vertu de l’action, fondée sur la force. Vous me direz persévérer pour faire un mal ou une erreur, ce n’est pas de la vertu ! Et persévérer dans un plaisir ne demande pas de force. Voilà pourquoi cela suppose un bien reconnu, discerné auparavant.
L’intelligence doit précéder la persévérance. Saint Augustin dit que la persévérance "concerne le difficile et le bien". Ainsi, c’est l’antidote de la paresse. Spirituellement, "vis de telle sorte que le démon te trouve toujours occupé", dit saint Jérôme. Et saint Thomas d’Aquin remarque que la persévérance, qui s’appuie sur la raison et sur la volonté, est plus forte que la constance, à visée plus courte, puisqu’elle combat contre la durée elle-même. Elle fonde la fidélité pour un moment ou pour toute la vie, comme dans le mariage ou la vie consacrée. Quant à ceux qui persévèrent dans la foi en Dieu, on les appelle des fidèles.