La voix des archanges résonnera-t-elle bientôt dans à Mossoul ? C’est en tout cas en bonne voie. La directrice de l’Unesco Audrey Azoulay, l’ambassadeur d’Irak Wadee al-Batti, et deux dominicains dont le provincial Nicolas Tixier ont assisté lundi 5 décembre au démoulage de trois cloches à la fonderie de Villedieu-les-Poêles, dans la Manche. Baptisées Gabriel, Michel et Raphaël – du nom des archanges donc –, elles sont destinées à l’église Notre-Dame de L’Heure (l’église Al-Saa’a en arabe) de Mossoul, en Irak. L'une des trois cloches, déjà nettoyée et accordée, a d’ores et déjà sonné pour la première fois sous les coups de battant de l’ambassadeur d'Irak en France.
"En tant que chrétien de la ville de Mossoul, j'ai beaucoup de souvenirs grâce à ce clocher, pendant toute mon enfance, pendant mes études, il a rythmé ma vie", a déclaré Wadee al-Batti à cette occasion. Faire sonner à nouveau des cloches à Mossoul est pour lui "une victoire de la vie : celle d'être réunis ensemble contre le terrorisme et la violence".
Située au centre de Mossoul, au nord de l’Irak, l’église Notre-Dame de l’Heure a été construite dans les années 1870 par les dominicains d’après les plans de l’architecte français Lucien Douillard. Et son clocher n’est autre qu’un don de l’impératrice Eugénie, épouse de l’empereur Napoléon III. Mais l’État islamique l’a détruit en 2017 avant d’être chassé de la ville par l’armée irakienne. Depuis, la ville de Mossoul reconstruit progressivement les édifices qui ont fait son histoire.