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Ce diocèse qui veut supprimer les exorcistes

Diocèse de Coire

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Cécile Séveirac - publié le 25/11/22
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Le diocèse de Coire, en Suisse, ne veut plus recourir aux services des prêtres exorcistes. L’évêque actuel Mgr Bonnemain considère que les personnes "en détresse psychique" doivent "trouver des solutions médicales ou psychothérapeutiques".

Évêque de Coire (Suisse), Mgr Joseph Bonnemain ne nommera pas de nouveau prêtre exorciste dans son diocèse. Le prêtre qui exerçait cette fonction est décédé en 2020, à l’âge de 76 ans, et n’aura donc pas de successeur. Les personnes "en détresse psychique" doivent "trouver des solutions médicales ou psychothérapeutiques", estime-t-il.

La pratique de l’exorcisme s’inscrit (...) directement dans l’enseignement et le combat du Christ contre Satan

Avant d’être évêque, Mgr Bonnemain était en effet médecin. Il a notamment expliqué son positionnement à ce sujet à l’antenne d’une radio régionale suisse. "Nous sommes tous des êtres humains qui portons en nous des forces et des faiblesses", a-t-il déclaré. "Toute personne confrontée à des situations sociales, professionnelles ou de santé difficiles peut se faire soigner'', selon le prélat. Convaincu qu’il "n’est pas nécessaire de vouloir trouver des causes mystérieuses" à l’éventualité d’un cas de possession, le prélat cite ensuite des solutions "classiques", c’est-à-dire "médicales, psychologiques, psychothérapeutiques". 

Que dit l’Église concernant l’exorcisme ? 

L’Église catholique distingue les exorcismes mineurs et les exorcismes majeurs. Les deux ont pour objectif de délivrer l’âme du mal et du péché. Les premiers, les exorcismes mineurs, sont réalisés au moment du baptême du chrétien, même enfant. On les appelle "Rituels baptismaux". Les exorcismes majeurs ou solennels sont quant à eux plus impressionnants car ils s’adressent à des personnes baptisées que le Diable est venu tourmenter physiquement et psychiquement. Ainsi, "la possibilité que quelqu’un soit confronté aux forces du mal et même à Satan est attestée de diverses manières dans l’expérience et la conscience de foi de l’Église", selon la Commission épiscopale pour la Liturgie et la Pastorale Sacramentelle . 

À ce sujet, le catéchisme de l’Église catholique dispose que "quand l'Église demande publiquement et avec autorité, au nom de Jésus-Christ, qu’une personne ou un objet soit protégé contre l’emprise du Malin et soustrait à son empire, on parle d’exorcisme" (CEC, 1673). Il rappelle d’ailleurs que l’exorcisme est bien plus ancien que ce que l’on pourrait penser puisque "Jésus l’a pratiqué, c’est de Lui que l’Église tient le pouvoir et la charge d’exorciser". Le Christ a ensuite donné "pouvoir et autorité aux Douze pour dominer les esprits mauvais et pour guérir les maladies" (Lc 9,1). La pratique de l’exorcisme s’inscrit donc directement dans l’enseignement et le combat du Christ contre Satan, dont Il ressort victorieux. Tout prêtre possède le pouvoir d’exorcistat, mais l’Église a choisi de ne permettre son exercice que par certains prêtres spécialement désignés et agréés. 

Le catéchisme de l'Église catholique poursuit en différenciant bien les exorcismes qui doivent être pratiqués par un prêtre sous l’autorité de l’évêque, des "cas des maladies, surtout psychiques, dont le soin relève de la science médicale". Chacun a donc vocation à être traité par l’autorité compétente.

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