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François à Bahreïn, des coups de canon et un “semeur de paix”

Le pape François et le roi Hamed ben Issa Al Khalifa au palais d’al-Sakhir, au cœur de Bahreïn, jeudi 3 novembre 2022.

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Hugues Lefèvre - publié le 03/11/22
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Le pape François est arrivé jeudi après-midi à Bahreïn pour un périple de quatre jours dans le petit État du Golfe. Dans son premier discours, prononcé devant le roi Hamed ben Issa Al Khalifa, il a condamné la guerre au Yémen et plaidé pour le respect des droits de l’homme, de la vie, et des travailleurs.

Par Hugues Lefèvre, envoyé spécial à Bahreïn. Palmiers, fontaines, pelouses verdoyantes… C’est dans un écrin de verdure, au beau milieu du désert, que le pape François a été accueilli au palais d’al-Sakhir, au cœur de Bahreïn. Dans la cour aux marbres blancs, où de gros SUV venaient de déposer les élites du pays, le Pape n’a pas changé ses habitudes : c’est bien en Fiat 500 qu’il a fait son entrée. 

Affaibli par son genou, il a dû se résoudre à retrouver son fauteuil roulant qu’il avait ces derniers jours délaissé. Malgré sa douleur et ses 85 ans, le pape François tenait à retourner dans la Péninsule arabique, trois ans après avoir signé aux Émirats arabes unis la fameuse déclaration sur la fraternité humaine avec le Grand Imam d’al-Azhar. 

C’est au son du canon qu’il a été honoré par les plus hautes autorités du pays. Un hommage détonnant au regard de son discours prononcé par la suite. Assis aux côtés du roi Hamed ben Issa Al Khalifa et devant les autorités du pays, les membres de la société civile et du corps diplomatique, François a livré un discours particulièrement engagé. 

"J’adresse une pensée spéciale et sincère au Yémen, martyrisé par une guerre oubliée", a-t-il notamment confié, alors que le conflit dure depuis 2014 et que Bahreïn, allié de l’Arabie saoudite, est partie prenante. 

Sur la question des Droits de l’homme sur laquelle il était particulièrement attendu - de nombreuses ONG demandaient au pape de condamner les discriminations du pouvoir sunnite à l’égard des chiites -, François a osé rappeler formellement les principes inscrits dans la constitution de ce pays du Golfe. 

Toujours garantir le "droit à la vie"

"Aucune discrimination sur la base du sexe, de l’origine, de la langue, de la religions ou des opinions", "liberté de conscience", "liberté de culte"…. autant d’engagements qui doivent, selon François, être "constamment mis en pratique" afin que "l’égale dignité et l’égalité des chances soient concrètement reconnues à chaque groupe et à chaque personne", "qu’il n’y ait pas de discrimination et que les droits humains fondamentaux ne soient pas violés, mais promus".

Faisant une allusion à la peine de mort, toujours en vigueur dans le pays, le pape François a signifié "la nécessité" de toujours garantir "le droit à la vie", même envers "ceux qui sont punis". 

"Des conditions de travail sûres et dignes"

Enfin, dans cette région du monde où des millions de travailleurs étrangers sont employés dans l’industrie ou les chantiers de construction, le pape François a plaidé pour que partout soient garanties "des conditions de travail sûres et dignes". Des paroles qui résonnent particulièrement dans le contexte de la Coupe du monde qui débute dans trois semaines au Qatar, pays situé à quelques encablures du Bahreïn et régulièrement pointé du doigt pour sa gestion indigne des ouvriers qui ont construit les stades du mondial…

C’est en fauteuil roulant, en simple "pèlerin" et "semeur de paix" - selon ses dires - que le pape François a quitté la cour du palais scintillant. Demain, c’est dans ce même complexe d’al-Sakhir qu'il conclura le Forum de Bahreïn pour le dialogue.

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