Cette frimousse ne vous est peut-être pas inconnue. Elle était apparue sur les écrans des Français, avec ses joues que l’on devinait un peu rouges malgré le noir et blanc de la télévision et sa coiffe traditionnelle fièrement portée, clamant haut et fort son appartenance à la terre normande. Elle est d’une génération qui savait traire les vaches à la main et faire du beurre avec le lait… Elle, c’est Marie-Hélène Cardet, sacrée "meilleure ménagère 1963". À la question du journaliste "Mais dites-donc, vous êtes bientôt prête à avoir un mari ?", elle avait répondu alors avec bonhomie : "Oh non, pas encore !"
Un fiancé s’est bien présenté à Marie-Hélène, et pas n’importe lequel. L’INA a retrouvé la jeune fille, désormais âgée de 76 ans mais qui n’a pas perdu son sourire et qui est devenue… religieuse. Marie-Hélène a en effet décidé d’entrer au couvent, enseignant ensuite auprès des enfants ayant des difficultés scolaires. Elle appartient à la congrégation des sœurs de Sainte Marie-Madeleine Postel. Partie en mission au Congo pendant 12 ans, elle tâche de donner des conditions de vie décentes aux enfants atteints de poliomyélite, et de leur apprendre également à lire et écrire. Après son retour en France, elle reprend racine à Barfleur, dans sa Normandie natale, où elle partage ses activités entre la paroisse et sa fonction d’aumônier à la prison de Cherbourg.
Sœur Marie-Hélène consacre désormais son temps à l’accompagnement spirituel des familles de forains et des gens du voyage, pour lesquels elle fait la catéchèse, aide à préparer les messes… Une vie riche, selon la religieuse, qui conclut face à une vue somptueuse offerte par les criques normandes : "Je pense que j’étais heureuse en 1963, même s’il y avait des moments difficiles… Et puis, je pense avoir été heureuse toute ma vie."