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L’ange de Gemma : “On reçoit tout de l’amour, même les crachats”

Gemma Galgani

Sainte Gemma Galgani.

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Anne Bernet - publié le 22/10/22
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La méthode de sainte Gemma Galgani pour démasquer les démons qui se faisaient passer pour des anges était un peu particulière. Cela lui valut un beau clin d’œil de son ange gardien !

Canonisée en 1940, la jeune mystique italienne Gemma Galgani est une sainte qui dérange. Née en 1878, elle meurt en 1903 au terme d’une vie de souffrances liées à la maladie, à l’impossibilité d’entrer au couvent comme elle le souhaite, aux vexations démoniaques en tous genres et aux stigmates qu’elle reçoit chaque nuit du vendredi. Certains ont même essayé de réduire à un cas pathologique ses expériences mystiques. Elles ont pourtant été parfaitement et scrupuleusement étudiées de son vivant, tant par l’Église que par la médecine. Parmi les phénomènes "dérangeants" qui ont marqué sa courte existence, ses relations avec le monde angélique ne sont pas les moins surprenantes. Lorsque son confesseur lui demande de lui parler de son ange gardien, Gemma soupire : "Il est un peu dur, mon ange…"

Les anges n’ont pas toujours bon caractère

Elle entend par là que l’esprit bienheureux qui veille sur elle comme une mère poule, ne lui passe rien, dans une volonté de la pousser vers les plus hauts sommets de la contemplation. Quitte à la rudoyer de temps en temps et lui faire des scènes, suivies de bouderies obstinées, qui la laissent pantelante de chagrin. Les anges, mieux vaut le savoir, n’ont pas toujours bon caractère, quand ils estiment que brusquerie et réprimandes sont dans l’intérêt de leur protégée. 

Un jour que la jeune fille, qui mène une existence quasi cloîtrée, se plaint de ne voir personne, l’ange gardien réplique : "Quand tu veux parler à quelqu’un, parle à Jésus, ou parle-moi !" et, pour varier les conversations, il amène parfois d’autres bons anges avec lui. Cette proximité donne des idées au démon, jamais très loin de Gemma depuis le jour où, alors qu’il lui promettait la guérison et les biens de ce monde, elle l’a chassé de sa chambre en répliquant : "Mon âme passe avant mon corps !" Il ne perd pas une occasion de se venger d’elle, la frappant, tentant de la noyer dans le bassin du jardin, provoquant des chutes. En vain puisque l’ange gardien arrive toujours à temps pour la tirer du péril.

Un sourire et des fleurs

Ces visites angéliques lui donnent une nouvelle idée : introduire des démons déguisés en anges de lumière dans l’entourage de la mystique. Certains des esprits damnés, en effet, les plus forts et les plus puissants, parviennent, momentanément au moins, à rependre leur apparence d’avant la chute. La ressemblance est parfois si parfaite que Gemma ne parvient plus à distinguer, parmi ses visiteurs, les indésirables. Mis dans la confidence, son confesseur lui donne un conseil inattendu. Lui qui, dans son respect du monde céleste, lui a interdit de tutoyer son ange gardien, la contraignant à user, quand elle lui parle, de la troisième personne de majesté, l’équivalent italien du vouvoiement, lui demande maintenant, au moindre doute, de cracher au visage de l’ange.

Mais voilà qu’un jour, Gemma est saisie d’un doute affreux : l’esprit qui vient de lui apparaître, est-ce son cher ange gardien, ou l’un des méchants drôles surgis de l’enfer (...) ?

La méthode est un peu brutale et Gemma, bien élevée, très confuse d’y recourir, mais elle obéit. En général, elle ne se trompe pas et, quand ils prennent un crachat en pleine figure, les démons, fous de rage, disparaissent en poussant d’horribles imprécations. Mais voilà qu’un jour, Gemma est saisie d’un doute affreux : l’esprit qui vient de lui apparaître, est-ce son cher ange gardien, ou l’un des méchants drôles surgis de l’enfer qui aurait trouvé amusant d’emprunter son apparence ?

Elle ne sait pas, elle ne sait plus, elle hésite… et l’ange qui la regarde avec un petit sourire en coin, sans rien faire pour l’aider. Enfin, elle se résout à lui cracher à la figure, comme l’a demandé son confesseur. L’ange ne disparaît pas, il ne crie pas, il ne l’insulte pas. Il la regarde et il sourit. Écarlate, Gemma n’ose même plus le regarder ; elle a craché au visage de son ange, lui qui n’a pas le caractère facile ! Quel désastre… Les yeux baissés, Gemma reste interloquée ; là où son crachat est tombé, une rose blanche, d’une incroyable beauté, est apparue. Sur ses pétales, écrits en lettres d’or, elle déchiffre ces mots : "L’on reçoit tout de l’amour." Une devise qui restera la sienne jusqu’à son dernier jour.

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