Le gouvernement irlandais souhaite modifier deux articles de la Constitution faisant allusion au statut de la mère au foyer, arguant que le texte actuel va à l'encontre de l'égalité des sexes.
Le premier alinéa de l'article 41.2 de la Constitution irlandaise stipule que l'État irlandais "reconnaît que par sa vie au sein du foyer, la femme apporte à l'État un soutien sans lequel le bien commun ne peut être réalisé". Un bel hommage pour les mères au foyer, qui voient leur vocation et leur travail reconnus par l’État comme étant au service de leur famille mais aussi du bien commun. L'alinéa 2 précise ensuite que l'État "s'efforce, en conséquence, de faire en sorte que les mères ne soient pas obligées par la nécessité économique d'exercer un travail au détriment de leurs devoirs domestiques".
Des articles jugés dépassés par le Premier ministre irlandais, Micheal Martin, qui a annoncé devant une commission parlementaire qu'un référendum serait organisé en 2023 pour abroger l'article 41.2 de la Constitution irlandaise. Ivana Bacik, la dirigeante du Parti travailliste, a quant à elle décrit l'article comme un "stéréotype de genre dépassé" qui n'avait "pas sa place dans un texte constitutionnel".
Une question qui fait débat en Irlande. Pour l'opposition, l'article controversé reconnaît simplement le travail inestimable des mères au foyer. Selon elle, il exprime une vérité universelle et intemporelle en reconnaissant que par sa mission auprès de sa famille, la femme apporte à l'État un soutien indispensable à la réalisation du bien commun.
Une nouvelle définition de la famille
Le rapport, émanant de l'Assemblée des citoyens sur l'égalité des sexes, propose donc de supprimer l'article en question et de le remplacer par "un langage qui n'est pas spécifique au sexe". Les auteurs vont plus loin en préconisant de modifier également une série d'articles, afin que la notion de vie familiale soit élargie, et ne se limite plus à la famille conjugale. Une définition qui se veut plus proche de la réalité de l'Irlande (où 25% des familles sont monoparentales), mais qui dévalorise l'institution du mariage.