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Le mystère de la Pentecôte se voit dans les visages de l’Église

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Jean-Michel Castaing - publié le 04/06/22
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À la Pentecôte, l’Esprit saint s’est rendu visible dans les langues de feu descendues sur les Apôtres. De nos jours, il se donne à voir dans les femmes et les hommes qui œuvrent à la mission de l’Église.

Pour visualiser ce que représente la Pentecôte aujourd’hui, il n’est pas de meilleur moyen que de consulter le fascicule que le doyenné ou l’ensemble paroissial laisse à la disposition des visiteurs au fond des nefs des églises, sur un présentoir ou une table. Ce guide pratique de l’Église locale comprend une présentation sommaire de son organisation, précédée d’un édito de monsieur le curé. Le petit livret détaille ensuite les différents services : accueil paroissiaux, personnes "relais", sites Internet, services du catéchisme, des sacrements, pastorale de la santé, mouvements d’Église, services caritatifs et des obsèques, communautés religieuses et enfin indications sur le denier du culte et les tarifs des messes et autres célébrations. C’est ainsi que la petite brochure renseigne celui qui franchit le seuil de l’édifice religieux sur la communauté chrétienne qui accueille, célèbre, transmet, prie, sur sa vie matérielle et ses mouvements de solidarité.   

Les visages de l’Esprit 

Or, ce que retient principalement le visiteur de passage qui feuillette rapidement la brochure, ce sont les visages des personnes qui œuvrent dans chaque service de la paroisse. Soudain, l’Église n’apparaît plus seulement comme une organisation, un ensemble de structures mais d’abord comme une communion de personnes ! Car ces services, ces mouvements, ces permanences, ces équipes d’animation pastorale ne fonctionnent pas comme une mécanique impersonnelle mais plutôt par l’opération du... Saint-Esprit ! C’est l’Esprit qui met en mouvement ces structures, qui les harmonise et en assure la cohésion afin que la grâce du Christ parvienne à tous, à ceux qui vivent déjà dans et par l’Église comme à ceux du dehors.

L’Esprit saint est la seule des trois Personnes divines qui est sans visage (...) Mais c’est parce qu’il en possède, par analogie, des milliers : les visages des chrétiens qui animent l’Église du Seigneur ! 

Cependant, pour orchestrer cette symphonie, l’Esprit saint ne tire pas les ficelles comme un marionnettiste. Si la troisième personne de la Trinité est l’âme de l’Église, c’est parce qu’il est respectueux de notre liberté en mettant les croyants à contribution de telle sorte qu’ils contribuent pleinement, avec leurs talents propres, à l’édification du Corps du Christ. Et cette contribution n’apparaît nulle part avec plus d’éclat que sur les photos des visages d’hommes et de femmes que ces brochures nous donnent de découvrir. La mission de l’Église est œuvre à la fois divine et humaine, œuvre de l’Esprit saint et des personnes concrètes dont les visages publiés sur les fascicules composent la mosaïque vivante de la réalité vivante de l’Épouse du Christ. 

Le feu de l’Esprit n’a pas disparu 

Le mystère de Pentecôte s’incarne dans ces figures de serviteurs qui font tourner l’Église non comme un "machin" anonyme mais comme une communion de personnes au service des personnes. Telle est la perpétuation du mystère de la descente de l’Esprit sur les Apôtres au Cénacle qui eut lieu cinquante jours après Pâques. Certes, sur les photos des brochures disposées au fond de l’église, le visiteur ne trouvera nul signe de la présence des langues de feu qui fondèrent sur les disciples il y a plus de deux mille ans. Toutefois, le feu de l’Esprit n’a pas disparu. Seulement, il réside maintenant à l’intérieur de chaque chrétien dont les guides pratiques des paroisses déclinent les identités. L’Église n’a pas un mais plusieurs visages. Si le feu de l’Esprit apparaît moins spectaculaire que lors de la première Pentecôte à Jérusalem, il n’en reste pas moins tout puissant en motivant et guidant les piliers de nos paroisses ainsi que les chrétiens d’aujourd’hui qui prient et constituent le troupeau du Seigneur et sans lesquels l’Église ne serait plus le signe de la Résurrection au milieu du monde. N’oublions pas non plus les personnes du dehors que l’Esprit « travaille » de façon souterraine. 

À Jérusalem, le mystère de la Pentecôte fut un mystère visible, l’Esprit saint se donnant à voir dans les langues de feu et le violent coup de vent. Si nous désirons retrouver une visibilité de la troisième Personne de la Trinité, nous devrons pour cela ouvrir les brochures, illustrées de photos, qui sont placées au fond des nefs de nos églises. L’Esprit saint est la seule des trois Personnes divines qui est sans visage, contrairement au Père et au Fils. Mais c’est parce qu’il en possède, par analogie, des milliers : les visages des chrétiens qui animent l’Église du Seigneur ! 

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