Durant sa deuxième et dernière journée à Malte, ce dimanche 3 avril, le pape François a continué à faire de l’attention aux étrangers une trame centrale de son enseignement, par ses mots et par ses gestes. Lors de la messe célébrée dimanche matin, parmi les 20.000 personnes rassemblées sur la Place des Greniers à Floriana, dans l’agglomération de La Valette, de nombreux visages venus d’ailleurs étaient visibles, particulièrement des Philippines et d’Inde.
Parmi les participants à la messe, Anchalosjoji, un chrétien indien venu travailler depuis deux ans à Malte dans le secteur de la marbrerie. "Malte est un très beau pays, les gens sont accueillants", assure-t-il avec bonhomie. "C’est une grande opportunité pour nous de venir ici", confie ce membre de la communauté syro-malabare, venu assister à la messe du Pape avec un compatriote employé dans le secteur de la construction.
La présence de ces chrétiens venus d’ailleurs peut, dans certains cas, relever d’un choix économique. Mais parfois il s’agit aussi de répondre à une urgence vitale. Ainsi, des femmes échappées d’Éthiopie et persécutées en raison de leur foi chrétienne ont participé au dernier événement de ce voyage : la visite du Pape au “Laboratoire Jean-XXIII pour la paix”. Malgré sa fatigue et ses difficultés à se déplacer, le pape François a tenu à marcher sur le sentier menant à ce centre fondé par un franciscain, et qui organise des opérations de solidarité et de sensibilisation aux valeurs chrétiennes, comme la réalisation d’un podcast radiophonique hebdomadaire sur la paix.
Là, plusieurs migrants ont exprimé leur souffrance au Pape, racontant les douloureuses traversées de la Libye et de la Méditerranée. François a exprimé un grand respect, embrassant et consolant ces hommes humiliés. Une cinquantaine d’Ukrainiens étaient également présents près du lieu de la rencontre, appelant le Pape à intervenir pour protéger les enfants ukrainiens et à "fermer le ciel" pour mettre fin aux bombardements russes.
Le drame des Ukrainiens a été central durant ce voyage à Malte. Dans l’avion, le pape François a effectué une bénédiction affectueuse sur le front de la journaliste polonaise Ursula Rzepczak, en faisant allusion à l’immense effort assumé par la Pologne pour accueillir deux millions de réfugiés ukrainiens : "Ces Polonais nous ont montré un bel exemple, avec leur cœur ouvert", lui a confié le Pape, dont le pontificat de guérison et de conciliation pourrait peut-être prendre prochainement la route de l’Ukraine ou des pays limitrophes.