Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi le vôtre.
*don déductible de l'impôt sur le revenu
C’est une révélation étonnante. Dans ses mémoires, le prince héritier Rodolphe d’Autriche (1919-2010), fils de Charles d’Autriche, mort le 1 avril 1922, raconte une confession faite par Jean Paul II lui-même lors de l’audience privée au Vatican à laquelle il avait convié toute sa famille et surtout sa mère, l'impératrice Zita (1892-1989).
Fidèle à lui-même, Jean Paul II accueille la famille Habsbourg très cordialement. À un moment donné, visiblement heureux, il s’approche de l’impératrice Zita. Cette dernière s’agenouille et lui baise l’anneau pontifical. À la surprise de tous, le Pape, de son côté, fait de même en expliquant qu’il est face à "son impératrice". Après avoir longuement et chaleureusement parlé de son époux défunt, le pape polonais demande : "Savez-vous pourquoi je m’appelle Karol ? (Charles, en français). Parce que mon père était très admiratif de l’empereur Charles d’Autriche dont il était un soldat ! Il m’a donc prénommé Karol en son hommage."
En effet, le père de Jean Paul II avait été sous-officier au sein de l’armée impériale du temps où Wadowice, sa ville natale, faisait partie de l’Empire austro-hongrois (de 1772 à 1918). Il était donc le soldat de Charles d’Autriche, son commandant suprême dès le 21 novembre 1916, le jour de la mort de l'empereur François-Joseph. Le 11 novembre 1918, donc quatre ans plus tard, la Pologne longtemps partagée entre les empires russe, allemand et austro-hongrois retrouve son indépendance. Charles d’Autriche note ceci dans son journal en 1920 :
"La renaissance de l'État polonais n'était qu'un acte de justice, car il n'y a pas de nation plus patriotique que le peuple polonais, et il n'y a pas eu de plus grande injustice dans l'histoire que la partition de la Pologne."
Si le père de Karol Wojtyla se réjouit de cette renaissance inespérée, il est resté très admiratif de la figure de Charles d’Autriche à la fois pour sa vision de la place de la Pologne en Europe, mais surtout pour ses convictions dictées par sa foi. Car pour ce souverain, Dieu était au centre de sa vie. Dès son accession au trône, Charles d’Autriche n’a cessé de promouvoir la paix dans une Europe qui se déchirait. Il a d’ailleurs été le seul monarque à accepter la proposition de paix du pape Benoît XV. Clin d’œil de l’histoire : c’est le pape Jean Paul II qui le soulignera lors de sa béatification le 3 octobre 2004 place Saint-Pierre :
"Le devoir décisif du chrétien consiste à chercher en toute chose la volonté de Dieu, à la reconnaître et à la suivre. L'homme d'Etat et le chrétien Charles d'Autriche se fixa quotidiennement ce défi. Il était un ami de la paix. A ses yeux, la guerre apparaissait comme "une chose horrible". Arrivé au pouvoir dans la tourmente de la Première Guerre mondiale, il tenta de promouvoir l'initiative de paix de mon prédécesseur Benoît XV. Dès le début, l'Empereur Charles conçut sa charge comme un service saint à ses sujets. Sa principale préoccupation était de suivre la vocation du chrétien à la sainteté également dans son action politique. C'est pour cette raison que l'assistance sociale avait une telle importance à ses yeux. Qu'il soit un exemple pour nous tous, en particulier pour ceux qui ont aujourd'hui une responsabilité politique en Europe !"
Encore un beau symbole : le dernier bienheureux à être élevé aux autels par le pape polonais fut Charles d'Autriche, celui en hommage de qui, il portait son prénom...