Son nom est devenu tristement célèbre alors qu’elle est tragiquement assiégée par les Russes. D’origine grecque, Marioupol signifie “ville de Marie” (polis: la cité). La cité se situe sur la mer d'Azov, à l'embouchure du fleuve Kalmious, à 105 km au sud de Donetsk et à 635 km au sud-est de Kiev. Elle est le point de connexion terrestre entre la Crimée et le Donbass, occupés par la Russie, et le reste du territoire russe. C'est pourquoi elle est si férocement attaquée, car sa capture couperait virtuellement l'accès de l'Ukraine à la mer d'Azov et la sortie vers la péninsule de Crimée.
Ville symbole donc, Marioupol l’est aussi par son nom grec - Μαριούπολη - qui signifie simplement "cité de Marie". Les historiens discutent de l'origine de ce nom. Pendant des siècles, comme en Crimée et dans le sud de l'Ukraine, des colonies grecques s'y sont en effet installées, car les commerçants grecs étaient actifs dans le bassin de la mer Noire, apportant des marchandises en Roumanie, en Bulgarie, en Ukraine et en Turquie. D’où l'étymologie grecque certaine, même si d'autres pensent que le nom de Marioupol viendrait de Maria Fedorovna, l’épouse du tsar Paul Ier (1754-1801).
L’Hodigitria vénérée
Quoi qu'il en soit, la présence de Marie dans cette ville est certaine, notamment par la dévotion de ses habitants devant son icône, Notre-Dame de Marioupol, une Hodigitria (vierge à l’enfant) qui est vénérée dans la cathédrale orthodoxe de la Sainte Trinité.
La tradition rapporte qu'il y a plusieurs siècles, un petit berger de Crimée, nommé Michel, a conduit par inadvertance le bétail qu'il gardait dans un ravin dont il était difficile de sortir. Soudain, il aperçoit une grande icône de la Mère de Dieu sur un rocher avec une bougie qui brûle à côté. Après un certain temps, Michel trouve enfin un chemin en pente douce pour sortir du ravin et sauver son troupeau. À l'endroit où l'icône a été trouvée, une petite chapelle a été construite dans la roche. Mais lors des nombreuses invasions de la Crimée par les musulmans, l'icône a été cachée dans un tonneau pour finalement, au XVIIIe siècle, être retrouvée à Marioupol où elle est toujours vénérée.
Une prière lui est ainsi dédiée, et nombreux sont les pèlerins qui viennent la réciter devant elle. Prions donc Notre-Dame de Marioupol pour la fin de la guerre et la consécration du pays à son nom.