Le cardinal-secrétaire d’État Pietro Parolin s’est entretenu au téléphone avec le ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov sur "la situation en Ukraine", annonce l’agence Reuters le 8 mars 2022. Dans un communiqué, le diplomate russe a déclaré lui avoir exposé la position de Moscou dans le conflit avec Kiev. Le Saint-Siège a confirmé que l’entretien a bien eu lieu.
Trouver un accord sur les problèmes-clés sous-jacents à la crise afin de la résoudre et de mettre fin aux hostilités.
Sans parler de guerre – préférant, comme depuis le début du conflit, l’expression "opération militaire spéciale" – le ministre des affaires étrangères a informé son équivalent au Saint-Siège sur les "causes et les buts" de leur intervention en Ukraine.
À l’issue de leur entretien, les deux parties ont exprimés l’espoir que le quatrième tour de discussion entre Moscou et Kiev soit tenu le plus rapidement possible, souligne le communiqué. Et ont insisté ensemble sur la nécessité de "trouver un accord sur les problèmes-clés sous-jacents à la crise afin de la résoudre et de mettre fin aux hostilités".
La diplomatie vaticane prête à jouer un rôle
Dans un communiqué publié peu de temps après, le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni, a confirmé que l’entretien avait eu lieu. Pendant celui-ci, le cardinal Parolin a fait part au ministre russe de la "profonde préoccupation du pape François concernant la guerre en cours en Ukraine" et a réaffirmé ce que le Pape avait dit à ce sujet lors de l’Angélus du 6 mars dernier.
Le secrétaire d’État du Saint-Siège a ainsi demandé la "fin des attaques armées", la "mise en place de couloirs humanitaires pour les civils et les sauveteurs" et appelé à remplacer "la violence des armes par la négociation". Il a aussi réaffirmé la disponibilité du Saint-Siège pour se mettre "au service de la paix".
"Jamais trop tard" pour négocier
Une remarque qui fait écho à celle du 28 février dernier, lorsque le cardinal italien avait affirmé qu’il n’était "jamais trop tard" pour négocier. Le Saint-Siège "est toujours prêt à aider les parties à prendre cette voie", avait-il ainsi assuré dans la presse italienne, ouvrant la porte à une médiation vaticane.
Quatre jours plus tôt, le 24 février, alors que les troupes russes venaient de lancer leur offensive en Ukraine, le "bras droit" du pape François avait été un des premiers représentants catholiques à s’exprimer. Reprenant les mots prononcés par le pontife la veille lors de l’audience générale, le "numéro 2" du Saint-Siège avait regretté que "les scénarios tragiques que tout le monde craignait" soient devenus réalité.