Campagne de soutien 2025
Ce contenu est gratuit, comme le sont tous nos articles.
Soutenez-nous par un don déductible de l'impôt sur le revenu et permettez-nous de continuer à toucher des millions de lecteurs.
Si les seize carmélites de Compiègne, tuées pour leur Foi en pleine révolution française ont été déclarées bienheureuses par le pape Pie X en 1906 et bien que des croyants du monde entier témoignent de leur intercession, le processus de canonisation n’avait jusqu’alors jamais été poursuivi. Mais ce 18 décembre 2024, le pape François a approuvé la canonisation équipollente de la bienheureuse Thérèse de Saint-Augustin, mère supérieure des carmélites de Compiègne, et de ses 15 compagnes.
Car s’il n’y a pas de miracle reconnu, que de témoignages ! Parce qu’il ne reste rien aujourd’hui du carmel de Compiègne, c’est au monastère de Jonquières, dans l’Oise, (où se trouve la statuette de la Vierge que chacune des martyres a embrassée en montant à l’échafaud), que les courriers et autres demandent arrivent "continuellement". "Pour les seules vingt dernières années, plus de 600 témoignages de grâces obtenues provenant de 46 pays des cinq continents ont été recensés dans les archives, avec un pic au moment du bicentenaire (1994), et 172 témoignages de possibles miracles, guérisons physiques, psychiques, spirituelles, psychologiques, réconciliation, …", indiquent ainsi les carmélites de Jonquières dans un communiqué, se réjouissant de la décision du pape François. Les religieuses ne comptent plus le nombre de demandes de reliques, d’images, de livrets, de prières qu’elles reçoivent également quotidiennement, du monde entier.
"Leur rayonnement à travers la vie sociale et culturelle française par la célébration d’une canonisation serait un témoignage fort pour notre pays et un magnifique signe de réconfort et d’espérance pour le monde", concluent les carmélites. "On peut intercéder auprès d’elles dans la perspective des prochaines élections, mais aussi pour la situation en Ukraine, pour qu’elles gardent nos cœurs dans la Paix alors que la violence est partout dans nos sociétés", ajoute Mgr Jacques Benoit Gonnin.
Guillotinées pour leur "attachement à la sainte religion"
Le message pour la Paix, qui résonne particulièrement aujourd’hui, les carmélites l’ont en effet incarné, dans une offrande communautaire qu’elles ont renouvelée chaque jour pendant deux ans. C’est en septembre 1792, en pleine Révolution Française, que la mère prieure du carmel de Compiègne propose à ses sœurs de faire un acte de consécration par lequel la communauté s'offre en sacrifice "pour que la paix soit rendue à l'Église et à l'État". Le désir de cet acte d’offrande lui est inspiré par le souvenir gardé dans cette communauté d’un songe prémonitoire qu’avait eu, un siècle auparavant, une sœur de la communauté de Compiègne. Cette religieuse y avait vu toutes les sœurs de son monastère dans la gloire du Ciel, revêtues de leur manteau blanc et tenant la palme des martyrs à la main.
Et effectivement, deux ans après leur consécration au sacrifice, le 17 juillet 1794, les seize religieuses, incarcérées à Paris, sont condamnées à mort par le tribunal révolutionnaire pour "leur attachement à leur sainte religion". Le soir même, elles seront guillotinées place du Trône, en haine de la Foi et de l'Église, et leurs corps jetés dans la fosse commune du cimetière de Picpus à Paris.
Pratique