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Le nonce en Russie a rencontré Kirill

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Cyprien Viet - publié le 04/03/22
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Le patriarche de Moscou, Kirill, a reçu jeudi 3 mars le nonce apostolique en Russie, Mgr Giovanni d’Agnello. Ne faisant aucune référence explicite à l’Ukraine, il lui a exprimé son respect pour le pape François.

"Nous percevons très positivement le ministère du pape François, qui contribue vraiment beaucoup à la justice et à la paix", a assuré le patriarche de Moscou en recevant, le 3 mars 2022, le nonce apostolique en Fédération de Russie. Le communiqué diffusé par l’Église orthodoxe russe ne fait aucune mention explicite de la guerre en Ukraine. Sans évoquer une nouvelle rencontre entre l’évêque de Rome et le patriarche Kirill, le communiqué revient toutefois sur le sommet historique de Cuba en 2016.

Chaque fois que je rencontre les représentants du Saint-Siège, je suis vraiment content, car nos deux Églises ont un rôle particulier dans le monde contemporain.

"Chaque fois que je rencontre les représentants du Saint-Siège, je suis vraiment content, car nos deux Églises ont un rôle particulier dans le monde contemporain", a assuré le patriarche orthodoxe au nonce, Mgr Giovanni d’Agnello, selon un extrait vidéo de sept minutes diffusé par le patriarcat de Moscou.

Dans cette séquence, le mot "Ukraine" n’a pas été prononcé, alors que l’offensive russe dans ce pays, menée depuis le 24 février, a fait de très nombreuses victimes civiles et militaires et a accentué les déchirures au sein du monde orthodoxe.

Satisfaction face à la prudence du Saint-Siège dans la crise

"Je crois qu’il est très important que nos Églises ne deviennent pas, volontairement ou involontairement, participantes des dynamiques complexes et parfois contradictoires de la vie internationale d’aujourd’hui", explique le chef de l’Église orthodoxe russe, qui salue "la position sage et équilibrée du Saint-Siège sur de nombreux thèmes de l’agenda international".

Considéré comme étant proche du Kremlin, Kirill est l’objet de vives critiques dans une partie de l’orthodoxie, notamment pour avoir béni les forces armées russes à la veille de leur entrée sur le territoire ukrainien. "L’Église ne peut pas devenir participante des conflits mais a toujours une mission pacifique", souligne toutefois le patriarche de Moscou, en assurant apprécier l’attitude du pape François.

Pas de rencontre entre Kirill et François dans l'immédiat

"Je garde un très bon souvenir de notre rencontre personnelle, qui a ouvert une nouvelle page dans l’histoire des relations entre nos Églises", explique-t-il, dans une allusion à leur entretien historique du 12 février 2016 à La Havane.

Dans ses quelques mots en italien diffusés dans la vidéo fournie et montée par les services de communication du patriarcat de Moscou, Mgr d’Agnello explique avoir voulu "depuis longtemps" cette rencontre, qui avait été retardée par la pandémie. Il précise avoir croisé le patriarche Kirill à plusieurs reprises à l’occasion de Divines Liturgies orthodoxes.

"Je dois vous transmettre le salut du pape François, qui se souvient toujours avec beaucoup d’affection de votre rencontre à La Havane, et aussi de la cordialité avec laquelle la rencontre s’est déroulée", assure le nonce. Le projet d’une nouvelle rencontre entre le pape et le patriarche de Moscou n’a pas été mentionné explicitement dans les extraits rendus publics de l’entretien avec le nonce ni dans le communiqué du patriarcat.

L’hypothèse d’un sommet entre les deux chefs d’Église fait l’objet de spéculations depuis plusieurs mois. Une rencontre en juin ou juillet prochains a dernièrement été évoquée, le 18 février, par l’ambassadeur de Russie près le Saint-Siège, Alexandre Avdeev.

La relative discrétion du Pape sur le rôle de la Russie

Selon certains observateurs, la “diplomatie œcuménique” du Pape vis-à-vis du patriarcat de Moscou semble expliquer sa relative discrétion au sujet de la responsabilité russe dans la guerre en Ukraine. Dans ses appels récents, le Pape n’a pas mentionné explicitement la Russie, se limitant à des appels humanitaires et spirituels en faveur de la population ukrainienne.

Sans faire de déclaration publique, le Pape s’est toutefois rendu physiquement le 25 février à l’ambassade de Russie près le Saint-Siège au lendemain du lancement de l’invasion russe. Quelques jours plus tard, le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin a martelé dans la presse italienne que "l’attaque militaire, dont nous avons tous déjà été témoins des conséquences tragiques, doit être arrêtée immédiatement".

De son côté, le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, qui exerce une juridiction sur l’Église gréco-catholique ukrainienne, a qualifié le 2 mars l’offensive russe d’"injustifiée" et "insensée".

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